Quatre ressortissants russes et biélorusses, détenus au Tchad depuis plus d’un mois, ont regagné Moscou samedi soir, a rapporté l’agence de presse russe, RIA Novosti. Parmi eux figure Maxime Chougaleï, présenté comme sociologue mais souvent associé à des activités controversées liées à Evgueni Prigojine, fondateur du groupe paramilitaire Wagner.
“Trois Russes et un citoyen biélorusse, arrêtés et retenus au Tchad, ont été libérés et sont arrivés à Moscou ce soir”, ont indiqué les collègues de Chougaleï à l’agence RIA Novosti.
Leur détention, depuis le 19 septembre à l’aéroport de N’Djamena, avait été entourée de mystère, aucune explication officielle n’ayant été donnée par les autorités tchadiennes.
Selon certains médias russes, l’arrestation aurait pu être provoquée par un article paru dans le magazine Jeune Afrique, qualifiant le sociologue de “proche collaborateur” d’Evgueni Prigojine, décédé en août 2023, auquel les autorités tchadiennes reprochaient de s’être ingéré dans la politique intérieure du pays d’Afrique centrale.
Les efforts diplomatiques menés par la Russie, notamment via son ministère des Affaires étrangères, ont permis d’obtenir leur libération ; un geste officiellement ordonné par le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, selon l’ambassadeur du Tchad à Moscou, Adam Bechir.
Chougaleï, déjà sous le coup de sanctions de l’Union européenne pour des activités présumées de “désinformation en faveur du groupe Wagner, notamment pour améliorer la réputation de Wagner et soutenir son déploiement, ainsi qu’interférer de manière dissimulée pour le compte du groupe Wagner dans les différents pays où le groupe est actif”, avait également eu maille à partir avec les autorités libyennes, en 2019, pour des accusations de tentative de manipulation électorale.
La Fondation pour la défense des valeurs nationales (FDVN), une organisation promouvant les intérêts culturels russes à l’étranger, dirigée par Chougaleï, a confirmé le retour des quatre hommes à Moscou.
Si cette libération constitue une victoire diplomatique pour la Russie, les circonstances exactes de la détention de Chougaleï et de ses collègues demeurent toutefois floues, alimentant des spéculations sur leurs activités au Tchad et sur les accords ayant permis leur libération.