Le ministre de la Défense ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer plus de moyens aériens et prévient que vaincre Moscou «prendra du temps». Emmanuel Macron a annoncé mardi soir que des livraisons d’armes seraient prévues au cours de l’année.
«En 2024, la priorité [de l’Ukraine] est de chasser la Russie du ciel car celui qui contrôle le ciel déterminera quand et comment la guerre va se finir», a prévenu mercredi 17 janvier le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, depuis le Forum économique de Davos. «On les a vaincus en 2022 sur terre, on les a vaincus en 2023 en mer et nous nous concentrons pour les vaincre dans les airs en 2024.»
«Nous combattons un ennemi qui ne dort jamais»
L’Ukraine veut reprendre le contrôle du ciel et sollicite une aide plus soutenue de la part des Occidentaux pour accomplir cet objectif. «Cela va nécessiter de fournir à l’Ukraine des avions […], des missiles de longue portée et des drones, dont l’Ukraine a significativement augmenté la production», a insisté Dmytro Kouleba. Les Etats-Unis, le Danemark et les Pays-Bas se sont engagés à livrer au total 61 avions chasse F-16, rapidement, ainsi que des missiles de longue portée. Ces projectiles n’ont été fournis qu’en petit nombre par les Américains et Européens par peur de provoquer la Russie.
«Nous combattons un ennemi très puissant, un ennemi très grand, un ennemi qui ne dort jamais. Cela prend du temps», a poursuivi Kouleba en insistant sur le caractère essentiel de la poursuite des livraisons d’armes à l’Ukraine.
«Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner»
Durant la grande conférence de presse mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine sans pour autant donner de délais précis. Désireux d’afficher son soutien, le chef de l’Etat, qui se rendra à Kyiv en février, a également annoncé de nouvelles livraisons d’armes destinées au combat aérien : 40 missiles air-sol Scalp (Système de croisière conventionnel autonome à longue portée) et de plusieurs centaines de bombes. «Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner», a tonné le Président. Conscient de la «crise que traverse la démocratie américaine», Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’une construction européenne plus forte et autonome, capable d’assurer sa propre défense. Le président de la République s’exprimera aujourd’hui à Davos où il ne s’est pas rendu depuis 2018. Il doit, selon l’Elysée, évoquer «la réponse aux grands défis – géopolitique, économique, écologique – actuels».
L’aide militaire à l’Ukraine crée des divisions politiques importantes, d’autant plus en période électorale. Un éventuel retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis à la fin de l’année inquiète Kyiv qui craint l’isolationnisme américain. Les parlementaires républicains et démocrates patinent depuis des mois dans leurs négociations pour une nouvelle aide militaire de 61 milliards de dollars pourtant soutenue par les présidents Joe Biden et Volodymyr Zelensky.