Dans un article récent du journal La Météo Hebdo, une annonce importante a été faite concernant l’Opération Épervier au Cameroun. Selon des sources bien informées, neuf ministres seraient bientôt arrêtés, marquant ainsi le probable retour de cette opération anti-corruption initiée par le président Paul Biya. Cette décision présidentielle semble être motivée par la volonté d’entamer la campagne électorale pour la prochaine présidentielle avec un gouvernement dépourvu de toute accusation de corruption.
Le discours présidentiel du 31 décembre 2022 a clairement évoqué la possibilité de réactiver l’Opération Épervier, soulignant la détermination du président à lutter contre la corruption et ses effets néfastes sur l’économie et la société. Le politologue Njoya Moussa a estimé que cette annonce a dû perturber le sommeil de nombreux hauts fonctionnaires, directeurs généraux et ministres.
« L’an dernier, dans des circonstances similaires, je vous avais fait part de mon souci de renforcer la gouvernance dans la gestion des affaires publiques et de maîtriser les dépenses de l’Etat. Je peux vous assurer que ce souci demeure constant et intangible. Aussi, je tiens une fois encore à rappeler que tous ceux qui s’enrichissent illicitement, en spoliant l’Etat, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes.
J’exhorte tous les Camerounais, quel que soit leur rang social, à s’engager résolument dans ce combat que je mène depuis des années. Chacun, à son niveau, doit faire montre de probité et veiller à la préservation de l’intérêt commun. C’est en agissant ensemble, de manière déterminée et résolue, que nous parviendrons à triompher de la corruption qui existe encore dans notre société« , avait déclaré Paul Biya dans son discours.
La décision présidentielle d’intensifier l’Opération Épervier souligne l’engagement du gouvernement camerounais à lutter contre la corruption. Les conséquences de ces arrestations imminentes, tant sur le paysage politique que sur l’administration, restent à observer. La lutte contre la corruption demeure un enjeu crucial pour le Cameroun, et les actions à venir auront certainement des répercussions sur la scène nationale.
L’Opération Épervier est une vaste opération judiciaire menée dans le cadre de la lutte anti-corruption au Cameroun. Cette opération a été lancée par le gouvernement du Premier ministre Ephraïm Inoni en 2006, sous la pression des bailleurs de fonds internationaux. Ce même Ephraïm Inoni a été arrêté depuis, en 2012, dans le cadre de cette même opération.
D’anciens ministres et des dirigeants d’entreprises publiques ont ainsi été arrêtés et condamnés. Ainsi, en mars 2008, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances Polycarpe Abah Abah et l’ancien ministre de la Santé Urbain Olanguena Awono ont été arrêtés pour détournements de fonds. Gervais Mendo Zé, l’ex-patron de l’audiovisuel public, est emprisonné à Kondengui.
L’ex-ministre Alphonse Siyam Siwe écope de 30 ans de prison pour des détournements de fonds au port autonome de Douala en décembre 2007. Roger Ntongo Onguéné, l’ancien patron des Aéroports du Cameroun, écope de 30 ans de prison. L’homme d’affaires Yves Michel Fotso est arrêté en 2010 et fait l’objet de plusieurs condamnations dont une peine de prison à vie.
Le président Paul Biya a été accusé d’utiliser en partie cette opération anti-corruption pour écarter des personnalités, souvent eux-mêmes anciens protégés du président, à des fins politiques