Les exigences du FMI pour que les pays augmentent les impôts et réduisent les dépenses publiques en échange de prêts au développement ont appauvri une grande partie de l’Afrique. C’est ce que dit, Linwood Tauheed, professeur agrégé d’économie à l’Université du Missouri-Kansas City, à Sputnik. Par contre, « la Chine prête de l’argent pour des projets de développement sans aucune de ces conditions », selon lui.
« Le Fonds monétaire international (FMI) fait face à la concurrence de la Chine alors que les pays africains rejettent ses exigences d’austérité », a-t-il affirmé.
Selon Tauheed, le FMI donne des prêts aux pays africains et les reprend. Il ajoute : « Afin d’obtenir ces prêts, ces pays doivent accepter des réductions d’austérité dans les dépenses sociales. […] Même si une partie du prêt est dépensée pour des programmes sociaux, elle est retirée de l’économie afin de rembourser cette dette. »
« Le FMI s’en tient à cette stratégie depuis des décennies, il a redoublé d’efforts pendant la pandémie pour imposer des sanctions encore plus lourdes aux pays qui ont besoin de tous les revenus qu’ils peuvent générer juste pour acheter des vaccins et d’autres types d’articles de santé afin de protéger leur population contre le COVID », fait noter Tauheed.
Citant le FMI, il s’adresse aux pays africains : « Si vous ne pouvez pas payer, eh bien, vous devez vendre votre pays et les ressources de votre pays et peut-être une main-d’œuvre bon marché pour rembourser les dettes. »
Contrairement au FMI, indique-t-il, la Chine cherche à venir en aide aux Africains et combler sans aucune exigence quelconque les carences sociales et financières du continent noir.
Tauheed de poursuivre que « les pays qui empruntent de l’argent peuvent l’utiliser pour renforcer les infrastructures et les programmes sociaux sans avoir à augmenter les impôts et à appauvrir la population du pays ».
Un exemple clair de la proximité de l’Afrique avec le rival chinois du FMI peut être aperçu en Afrique centrale et dans le cadre de l’alliance BRICS. Dans ce sens, Sputnik a fait état de la future ouverture d’un bureau des BRICS à Bangui en Afrique centrale.
« …, il serait logique d’ouvrir en Afrique centrale une filiale de la Banque des BRICS, connue aujourd’hui sous le nom de Nouvelle Banque de développement des BRICS », constate la ministre centrafricaine du Commerce et de l’Industrie, rappelant que Bangui tient « à diversifier les relations de manière à ce que notre pays et surtout notre population puissent en profiter ».
Une délégation des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) vient d’effectuer une deuxième visite en RCA, Mme Doumta se félicitant du fait que les parties se sont mises d’accord pour mettre en œuvre sept projets conjoints, dont un dans le domaine énergétique.
Outre l’ouverture prochaine d’un bureau des BRICS en Afrique centrale, la coopération au sein des BRICS prévoit la tenue d’un forum juridique en comité élargi cet hiver en Afrique du Sud, pays actuellement président de ce groupe.
L’un des moyens d’influence de la Chine en Afrique et dans d’autres pays amis est son initiative de défendre la dédollarisation du commerce avec l’Afrique et d’autres alliés, une idée qui affaiblit alors l’intervention du FMI dirigé par les États-Unis, dans les échanges
économiques de l’Afrique, de l’Amérique du Sud et d’autres pays amis de la Chine.
L’abandon du dollar dans les échanges entre les pays membres des BRICS pourrait devenir l’un des principaux sujets de coopération dans les prochaines années. Une idée qui était au cœur des discussions entre le président chinois et son homologue brésilien lors d’une rencontre à Pékin.