Quatre jours après leur enlèvement par des groupes armés “terroristes” dans la localité de Aribinda dans la province du Soum, dans le Sahel burkinabè, une cinquantaine de femmes, selon le chiffre officiel, n’a pas encore été retrouvée malgré les recherches engagées par les autorités burkinabè.
“Les 12 et 13 janvier 2023, une cinquantaine de femmes ont été enlevées par des groupes armés terroristes à une quinzaine de kilomètres de Aribinda (village de Liki) et dans une autre localité située à l’ouest de Aribinda, dans la Province du Soum”, a indiqué lundi, le gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant- colonel Rodolphe Sorgho dans un communiqué.
Alors qu’elles étaient sorties à la recherche de fruits sauvages, ces épouses, mères et filles, ont été injustement prises à partie par des hommes Armés, a expliqué le gouverneur, assurant que “dès leur disparition signalée, des recherches ont été entreprises en vue de les retrouver saines et sauves”.
Les autorités burkinabè ont fait savoir qu’il s’agissait de deux groupes de femmes qui ont été enlevées par les ravisseurs, alors que, citant une source sécuritaire locale, la chaîne radio (RFI) a révélé mardi, un troisième groupe de femmes kidnapées dans la zone.
“Un témoin œuvrant dans la sécurisation de la localité d’Arbinda révèle qu’en fait, ce sont trois groupes de femmes qui ont été kidnappées à Boukouma, Wourougoudou et Trignien, soit environ 80 personnes”, a écrit RFI.
Anadolu n’a pas pu confirmer cette information sur place.
“Ce qui est sûr, c’est que depuis la disparition de ces femmes, elles n’ont pas encore été retrouvées malgré les opérations de recherche lancées par nos autorités. C’est difficile d’avoir un chiffre exact au regard de la complexité sur le terrain sur place”, a expliqué à Anadolu un responsable de la société civile de la région du Sahel.
– L’ONU réclame leur libération immédiate
Lundi, dans un communiqué, la France a condamné, “avec la plus grande fermeté”, l’enlèvement de ces femmes et réaffirmé sa solidarité ainsi que son engagement aux côtés du Burkina Faso.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé lundi son inquiétude suite à l’enlèvement d’au moins 50 femmes au Burkina Faso les 12 et 13 janvier et a appelé à leur libération immédiate et inconditionnelle, selon un communiqué de l’ONU.
“Je suis alarmé que des dizaines de femmes à la recherche de nourriture pour leur famille aient été enlevées en plein jour, dans ce qui pourrait être la première attaque de ce type ciblant délibérément des femmes au Burkina Faso”, a déclaré Volker Türk dans un communiqué de presse.
“J’appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les femmes enlevées et aux autorités nationales de mener rapidement une enquête efficace, impartiale et indépendante pour identifier les responsables et leur demander de rendre des comptes “, a-t-il ajouté.
Arbinda est l’une des nombreuses villes et villages du nord du Burkina Faso assiégés par des groupes armés depuis début 2019, ce qui rend extrêmement difficile l’accès des habitants à la nourriture, à l’eau et à d’autres biens et services de base.
La situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes, alors que plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.
Selon le ministère en charge de l’Education, 679 structures éducatives ont été fermées à cause de l’insécurité affectant 1 076 155 élèves, selon les chiffres disponibles à la date du 31 décembre 2022.
En plus des multiples actions de réorganisation de l’armée, les autorités burkinabè ont lancé, le 24 octobre dernier, le recrutement de 50 000 combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) pour soutenir la reprise de contrôle du territoire national.
Anadolu Agency