Le gouvernement burkinabè a créé un Fonds de soutien patriotique estimé à 100 milliards de FCFA (164 millions de dollars) en vue de soutenir et d’accompagner l’action des Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP, supplétifs de l’armée) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, selon le rapport du conseil des ministres, publié jeudi.
Le gouvernement précise que la mise en place de ce Fonds devrait contribuer à la réalisation des deux premières missions assignées à la Transition par la Charte signée le 14 octobre 2022, “à savoir : rétablir et renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national et apporter une réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire”.
Les contributions seront collectées à travers le réseau du Trésor public, les comptes de téléphonie mobile et tout autre canal autorisé, selon le ministre chargé des Finances, Aboubakar Nacanabo, qui a expliqué que le Fonds a plusieurs composantes.
S’agissant de la contribution des fonctionnaires et des travailleurs du privé à l’alimentation du Fonds, le ministre en charge des Finances a indiqué que “pour cette (première) composante, nous avons voulu qu’elle soit volontaire, dans la mesure où on n’a pas pu dégager un consensus avec les partenaires sociaux”.
Le gouvernement burkinabè avait proposé une contribution de 1% sur les salaires des travailleurs du public et du privé, une proposition qui avait été rejetée en bloc par plusieurs syndicats des travailleurs, rappelle-t-on.
La deuxième composante concerne les taxes sur la consommation des boissons, du tabac et une contribution sur la consommation en matière de télécommunication et sur les jeux de hasard, a fait savoir Nacanabo.
Le porte-parole du gouvernement burkinabè Jean-Emmanuel Ouédraogo a quant à lui, déclaré mercredi dans la soirée que les membres du gouvernement ont décidé de façon unanime de céder chacun 5% de son salaire mensuel comme contribution à ce fonds.
“La Transition a affirmé de façon claire la volonté de pouvoir mener cette guerre de façon souveraine. Il faut que les Burkinabè eux même soient les acteurs de la reconquête de notre territoire et de la refondation de notre pays”, a souligné Ouédraogo.
La situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes, alors que plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.
Selon le ministère en charge de l’éducation à la date du 31 décembre 2022, au total 679 structures éducatives ont été fermées affectant 1 076 155 élèves.
Le 24 octobre dernier, les autorités burkinabè ont lancé le recrutement de 50 000 combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) pour soutenir l’armée dans la reconquête du territoire national.
Le Président de la République de Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré mercredi, à Ouagadougou, avoir été rassuré de la bonne conduite de la Transition, et réaffirmé la disponibilité de l’organisation à soutenir et à accompagner le Burkina Faso dans la lutte engagée contre le terrorisme.