Le gouvernement centrafricain affirme qu’un avion, venu et reparti dans un pays voisin, a bombardé une base de son armée et de forces alliées à Bossangoa, dans le nord-ouest du pays. Bangui promet que cet acte ne restera pas «impuni».
Dans un communiqué publié le 28 novembre, le gouvernement de la République centrafricaine a annoncé qu’une attaque menée par un «aéronef» avait visé ses soldats ainsi que des militaires alliés dans la ville de Bossangoa, située dans le nord-ouest du pays. Les autorités n’ont pas fait état de victimes, même si elles précisent que l’attaque a occasionné d’«importants dégâts matériels». «[L’engin] a largué des explosifs dans la ville prenant pour cibles la base de nos Forces de défense et de sécurité (FDS), celle de nos alliés ainsi que l’usine de coton», rapporte Bangui, précisant que les faits ont eu lieu dans la nuit du 27 au 28 novembre. Après cette attaque, l’aéronef «a pris la direction du nord de la République centrafricaine avant de traverser les frontières», peut-on encore lire dans le texte signé par le porte-parole du gouvernement, Serge Ghislain Djorie. Les autorités précisent qu’une enquête a été ouverte et que «cet acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix ne saurait rester impuni».
Sur demande de la République centrafricaine, au moins un millier d’instructeurs militaires russes sont déployés dans le pays pour former les forces armées, la police et la gendarmerie centrafricaines, selon le ministère russe des Affaires étrangères. Moscou affirme qu’aucun de ses hommes «ne prend part directement aux opérations de combats contre les groupes armés illégaux» qui sévissent dans la région. Dans un rapport publié en 2021, un groupe d’experts de l’ONU affirmait pour sa part que des instructeurs de la société privée russe Wagner étaient déployés dans le pays, et les accusait de graves violations des droits de l’Homme. Ni Moscou ni Bangui n’ont confirmé la présence sur place du groupe Wagner. En outre, la diplomatie russe a rappelé par le passé la différence entre les intérêts propres à cette société et la politique étrangère de la Russie. Mandatée par l’ONU, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) est également sur place dans le pays pour tenter de stabiliser la situation sécuritaire et rétablir l’autorité de l’Etat dans tout le pays. Le gouvernement du président Faustin Archange Touadéra fait en effet face à l’insurrection de groupe armés qui continuent de mener des actions de guérilla sporadiques contre les militaires et leurs alliés. La ville de Bossangoa est située non loin de la frontière avec le Tchad, dans le nord, avec qui les relations sont particulièrement tendues. Bangui accuse en effet N’Djamena de laisser des groupes armés utiliser son territoire comme base de repli et d’avoir accordé l’asile à leur principal chef, l’ex-président François Bozizé. Fin mai 2021, le Tchad avait pour sa part accusé l’armée centrafricaine d’avoir tué six de ses soldats, dont cinq «enlevés et exécutés», dans l’attaque d’un poste frontalier sur son territoire. N’Djamena avait alors parlé de «crime de guerre». En décembre 2021, des militaires des deux pays avaient échangé des tirs de part et d’autre de la frontière et un soldat tchadien avait été porté disparu.
RT France