Alors que les assises nationales en vue de l’adoption de la Charte de la Transition et de la désignation d’un président civil ou militaires se tiendront demain vendredi, au Burkina Faso, des manifestants étaient sortis jeudi dans les rues de la capitale politique, Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso la capitale économique, pour demander au capitaine Ibrahim Traoré auteur du coup d’Etat du 30 septembre contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, de rester au pouvoir.
A Bobo-Dioulasso, à l’ouest du pays, ils étaient des centaines de manifestants à se rassembler pour apporter leur soutien au capitaine Traoré, selon les médias locaux.
A la place de la nation en plein cœur de Ouagadougou, des manifestants, dont certains ont brandi des drapeaux burkinabè et russe et d’autres habillés de T-shirts à l’effigie du capitaine Traoré, ont scandé des slogans en faveur des militaires.
“Nous pensons que ces jeunes militaires peuvent diriger cette transition. Il n’est pas question que cette transition soit dirigée par un civil ou un autre militaire”, a déclaré Issouf Ilboudo, un manifestant.
“Nous irons demain vendredi, à ces assises pour mettre la pression. C’est le capitaine Ibrahim Traoré que le peuple a choisi”, a renchéri un autre manifestant.
Au lendemain du coup d’Etat contre Damiba, le capitaine Traoré avait déclaré dans ses premières sorties médiatiques qu’il n’était pas intéressé par la gestion du pouvoir d’Etat et que son objectif était de renforcer la lutte contre le terrorisme.
Il avait en outre, rassuré qu’un président civil ou militaire sera désigné à l’issue des assises nationales qui se tiendront ce vendredi à Ouagadougou.
Dans une note transmise à ses ressortissants, l’ambassade de France au Burkina Faso Luc Hallade les a “incité à la plus grande prudence dans les jours à venir”.
“Le Burkina Faso, dans lequel vous et moi avons choisi de vivre, traverse une période délicate de son histoire. Nous espérons tous qu’il en sortira plus fort et plus uni, avec la volonté de préserver les liens d’amitié et de coopération qui nous lient depuis longtemps”, a-t-il indiqué.
Néanmoins, selon le diplomate français, “pendant la tenue des Assises nationales, il est à craindre de nouveaux mouvements de protestation ou de soutien à telle ou telle faction ou parti politique. Nous observerons cela avec les plus grandes attentions et neutralité, dans un processus qui concerne avant tout les Burkinabè eux-mêmes”.
Il a invité les ressortissants français à limiter leurs déplacements au strict nécessaire, à éviter tout attroupement et à rester à l’écoute des messages de sécurité.
“Nous nous sommes préparés à toute éventualité et saurons réagir en cas de besoin, avec calme et détermination. Soyez assurés de l’entière mobilisation de l’équipe de l’Ambassade et du Consulat Général pour veiller à la sécurité de notre Communauté”, a-t-il conclu.
Le samedi 1er octobre 2022, l’ambassade de France, le consulat général et les instituts français à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, ont été vandalisés et saccagés par des manifestants hostiles à la France.
Les manifestants accusaient la France de “protéger” l’ex président Damiba qui se serait réfugié à la base militaire française à Ouagadougou, afin de préparer une contre-offensive contre le capitaine Traoré.
Anadolu Agency