Homme de l’ombre de Nicolas Sarkozy depuis les années 1980, l’affairiste Thierry Gaubert avait laissé des traces explosives sur la Libye dans ses ordinateurs. Les preuves dormaient depuis onze ans dans les armoires de la police. Elles viennent de parler.
Deux lettres, des annotations et un secret : « NS », « dîner NS », « cadeau NS », « rdv NS », « NS hier », « NS-campagne », « note NS »… Les enquêteurs chargés de l’affaire des financements libyens ont mis la main, au printemps dernier, sur un trésor qui dormait depuis plus d’une décennie dans l’armoire des scellés de la police anticorruption.
Il s’agit d’un disque dur et d’une clé USB qui avaient été saisis en 2011 dans le cadre de l’affaire Karachi. Ils contiennent toutes les archives numériques de l’affairiste Thierry Gaubert, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy (« NS » dans les notes), condamné dans de multiples affaires financières et devenu, il y a deux ans, un chaînon manquant inattendu du scandale libyen.
À la suite de révélations de Mediapart, la justice avait confirmé, début 2020, que Thierry Gaubert avait perçu sur un compte non déclaré aux Bahamas, un an avant l’élection présidentielle de 2007, 440 000 euros d’argent libyen, envoyés par un dignitaire du régime de Kadhafi condamné en France à la réclusion criminelle à perpétuité pour terrorisme. Une partie des sommes avaient ensuite été retirées en espèces en France.
Nicolas Sarkozy ne cesse d’affirmer depuis, que ce soit devant les juges ou dans les médias, que les faits mis au jour ne le concernent en rien, n’ayant « pas vu » (BFMTV) Thierry Gaubert et n’ayant plus eu le « moindre contact » (Le Journal du dimanche) avec lui « depuis 1996 ».
Actu Cameroun