Au terme de plus de six heures d’échanges houleux, les ministres représentants les six pays de la CEMAC se sont finalement accordés à la validation de la nomination, par la Conférence des chefs d’Etats, du nouveau président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale(BDEAC). Celui-ci a été, immédiatement installé dans ses nouvelles fonctions au siège de la Banque à Brazzaville, malgré les multiples tractations du Tchad.
Au terme d’une journée agitée par la fronde tchadienne contre la nomination de Dieudonné Evou Mekou, lors de l’assemblée générale de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale(BDEAC), ce 18 avril, celui-ci à finalement été installé tard dans la soirée au siège de la Banque à Brazzaville. Alors que l’ouverture de l’assemblée générale ordinaire était prévu à 10h, elle ne se fera qu’après 16h00. Une conférence des ministres de la communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale(CEMAC) s’étant improvisée, peu après l’heure d’ouverture au siège de la Banque ; pour tenter de régler le différent entre la partie camerounaise avec pour chef de file, le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze et la partie tchadienne portée comme depuis le début de l’opposition du Tchad par Mahamat Hamid Koua, ministre de l’Economie de la Planification et de la Coopération.
Après plus plus de 05h de huis clos, les Ministres des 06 Etats de la CEMAC retrouvent la salle des travaux, rejoignant ainsi le reste des actionnaires de la deuxième catégorie, pas concernés par la désignation du président de la Banque. Suivra alors la cérémonie d’ouverture des travaux de l’Assemblée générale par la présidente, Nicole Jeanine Lydie Roboty Mbou, la Ministre de l’Économie et de la relance, Gabon.
Au terme de l’assemblée générale extraordinaire qui aura directement suivi l’Assemblée générale ordinaire, la nomination de Dieudonné Evou Mekou est validée par les actionnaires, conformément à l’article 22 des statuts de la Banque, sur recommandation des chefs d’Etats.
La médiation Denis Sassou N’Guesso
La nomination, le 13 avril dernier, du nouveau président de la BDEAC par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya, en sa qualité de président en exercice de la Cemac, n’avait pas fait l’unanimité. Les autorités tchadiennes avaient estimé que la procédure n’a pas été respectée et ont alors sollicité l’implication de Denis Sassou N’guesso.
Le président de la transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno a envoyé, le 20 mai dernier, une demande de médiation au président congolais par le biais de son émissaire Mahamat Hamid Koua, ministre tchadien de l’Economie, de la Planification, du Développement et de la Coopération internationale.
« Ce message a trait aux règles de gouvernance et de la bonne marche des institutions de la sous-région, précisément le cas de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale. Nous avons été informés des décisions importantes qui ont été prises concernant cette institution et nous avons des préoccupations à soumettre au président Denis Sassou N’Guesso pour solliciter son implication personnelle afin de résoudre ce problème. Parce que cet outil de développement dont nos pays ont bénéficié et continuent à bénéficier est extrêmement important », déclarait Mahamat Hamid Koua.
A la fin de l’audience, Mahamat Hamid Koua s’est dit assouvi. « Nous sommes très satisfaits parce que le président de la République a garanti son implication personnelle pour trouver une solution diplomatique afin de gérer la situation devant permettre à cette institution de continuer à répondre aux besoins des populations des pays de l’Afrique centrale », indiquait-il.
Guy Nfondop