AXA Climat, la filiale d’AXA experte en assurance et l’adaptation climatiques est déjà présente au Burkina Faso, en Côte d’ivoire, au Sénégal et au Cameroun en tant qu’assureur et ayant structuré de nouveaux programmes pour protéger les fermiers contre la sécheresse. AXA Climat modélise aussi le risque d’inondation des villes rue par rue en identifiant des mesures d’adaptation parmi lesquelles, la construction de digues ou de bassins de rétention, la végétalisation des espaces, l’élévation des zones vulnérables et l’affinement des règles de planning spatial.
Comment se font ses études et ses approches, Eliot Pernet d’AXA Climat spécialiste secteur public et villes revient sur l’apport d’AXA pour des solutions concrètes.
Interview africités 9 KENYA,
AFRIQUE MEDIA : Quelle est votre fonction exacte au sein d’AXA ?
Je suis spécialiste du secteur public et responsable de l’initiative pour les villes chez AXA Climate, une branche d’AXA spécialisée en assurance et conseil en adaptation climatiques.
AFRIQUE MEDIA : Quels sont les conseils que vous pouvez donner aux élus locaux pour améliorer la résilience de leur ville ?
Je n’ai hélas pas de recette miracle, mais une approche pour entamer une trajectoire de résilience. Je leur conseille de faire réaliser au plus vite un diagnostic et une étude de faisabilité pour objectiver leur risque et déterminer les options d’adaptation existantes. Je leur conseille d’être pragmatique et de se concentrer sur la recherche de solutions concrètes plutôt que de perdre trop de temps sur le constat. Je leur conseille enfin de se rapprocher des donateurs internationaux (Banque africaine de développement, BOAD, PNUD, Banque Mondiale…) avec insistance pour débloquer les financements nécessaires pour ce faire. Les financements existent, il faut aller les chercher.
AFRIQUE MEDIA : Quelles sont les villes africaines dans lesquelles vous avez réalisé des études de faisabilité pour la gestion de risque d’inondation ?
Nous lançons tout juste cette initiative. Nous sommes présents dans plusieurs pays africains en tant qu’assureurs, notamment au Sénégal, au Cameroun, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire où nous avons créé et déployé des programmes pour assurer des dizaines de milliers de fermiers contre la sécheresse. Nous sommes également l’un des assureurs et partenaires techniques principaux de l’African Risk Capacity (ARC), un assureur rattaché à l’Union africaine qui assure 10 Etats africains contre la sécheresse. Nous pensons que les villes sont une échelle clé pour la résilience des communautés, et que les inondations sont le principal risque climatique auquel elles sont confrontées. C’est sur la base de ce constat que nous mobilisons désormais notre expertise en gestion du risque pour leur apporter des solutions concrètes.
AFRIQUE MEDIA : Comment approchez- vous les villes ? Est-ce que ce sont elles qui font la demande ?
Nous avons rencontré un grand nombre de maires à Africités. Ce sont nous qui leur proposons nos services, ce qu’elles acceptent immédiatement et avec enthousiasme pour la plupart car le cœur de notre promesse est de faire financer l’intégralité de notre travail par des donateurs internationaux. En outre, nous nous adressons en priorité à des villes de taille intermédiaire, qui sont souvent un peu éloignées des initiatives portées par les grandes organisations internationales, qui se concentrent souvent sur les villes de premier ordre. Face à l’immensité des besoins (1600 villes à travers le monde sont à fort risque d’inondations), le secteur privé et le secteur public doivent unir leurs forces.
AFRIQUE MEDIA : Comment se font ces études? Sur quelles bases ?
Nos études sont composées de trois temps. D’abord, une cartographie du risque d’inondation à l’échelle de la ville, rue par rue, sur la base de données topographiques open source et/ou recueillies sur le terrain et de modélisations hydrologiques. Ensuite, l’identification et la priorisation de mesures d’adaptation possibles en fonction de leur ratio coûts-bénéfices, dans l’optique de proposer un “Top 5” ou “Top 10” de mesures efficientes aux responsables politiques, dans une optique résolument pragmatique. Enfin, nous accompagnons les municipalités dans les premiers pas de leurs démarches de financement auprès des bailleurs publics ou privés, pour qu’elles décrochent le financement nécessaire pour transformer nos études en actions d’adaptation concrètes. En résumé : nous mettons le pied à l’étrier à ces communes dans leur trajectoire de résilience face aux inondations. Nous nous considérons comme un accélérateur des initiatives publiques en la matière.
Charles BAKO