En hommage à la mémoire de feu Soumeylou Boubeye Maïga

Chers parents, beaux-parents, voisins, amis (es) du Mali et d’ailleurs, camarades de lutte, sympathisants,…

C’est la tête haute que Soumeylou Boubeye Maïga, a répondu à l’appel d’Allahou SWT le 21 Mars 2022. Il est parti rejoindre son Créateur à la veille de la journée commémorative des Martyrs (Vendredi Noir). Il est mort les armes à la main.

Dans le Saint Coran, Sourate 29, verset 57, Allahou SWT nous dit ceci : « Toute âme goûtera la mort. Ensuite c’est vers Nous que vous serez ramenés. » Ce verset coranique est un rappel pour nous croyants que face à la mort nous sommes tous impuissants. Sans exception !

Chers parents, beaux-parents, voisins, amis (es) du Mali et d’ailleurs, camarades de lutte, sympathisants,…

Permettez-moi de m’exprimer publiquement aujourd’hui pour la première fois afin de lui rendre un vibrant hommage, et témoigner devant Dieu et devant l’histoire de son noble comportement à mon égard et à l’égard de tous ceux qui ont croisé notre chemin durant nos années de cheminement.

Homme de tous les défis, le Tigre de Badala est entré avec toute la dignité qui le caractérise dans le cercle toujours grandissant de ces martyrs politiques qui ont donné leur vie pour la démocratie et l’État de droit au Mali. Républicain dans l’âme, et grand commis de l’État, Il aura passé plus de quarante ans de sa vie à se battre sur la scène publique nationale et continentale.

Ceux qui ont voulu le faire taire définitivement en le laissant mourir dans des conditions de détention exécrables, inhumaines et déshumanisantes, alors qu’il était déterminé à faire face à la justice de son pays pour laver son honneur et sa dignité, le rejoindront tôt ou tard devant l’implacable tribunal divin.

Oui, SBM était un de ces HOMMES D’EXCEPTION auxquels je suis persuadée que l’histoire rendra hommage en temps voulu inchallah. Charismatique au point de toujours susciter attention et respect, ce grand HOMME intelligent, élégant au calme olympien, nous a tous inspirés par sa patience à toute épreuve et sa sagesse. Mon mari était très généreux dans tous les domaines, un peu trop même. Il avait vraiment le cœur sur la main.

Fervent croyant, il a marqué notre vie de manière extraordinaire. Bien qu’il fut surnommé le Tigre de Badala ou le Hérisson dans sa vie publique, en privé, il était un mari, un père, un frère et un ami, très aimant, respectueux, responsable et dévoué au bonheur de son entourage et de monsieur et ou de madame inconnu. Il a toujours trouvé du temps pour sa grande famille malgré ses multiples occupations politiques et professionnelles. Son cœur et sa porte ont toujours été ouverts pour accueillir tout le monde et à tout moment. Père attentionné et remarquable, il tenait à ses enfants comme à la prunelle de ses yeux. Il nous manque à tous, éperdument. Il nous a tellement donné que je ne doute point qu’Allahou SWT lui accordera une place de choix dans son paradis éternel.

Cependant, malgré ma foi en Allah, j’ai du mal à accepter que tu sois parti pour toujours. Qu’on ne se reverra plus dans ce bas monde. Le monde s’est effondré sur moi ! Que vais-je dire ! Que vais-je garder ! Je peux écrire un livre sur toi mais connaissant ton caractère discret et pieux je ne dis que ces quelques mots. SBM te revoir, te toucher, te parler, te faire à manger…., tout ceci est fini. ALLAHOU AKBAR ! Heureusement que le souvenir de nos moments de complicité et de complémentarité restent intacts. L’amertume, le chagrin, la tristesse et les pleurs font désormais partie de moi. Soumeylou notre amour pour toi est éternel. Ta Nando, Koyïma a vraiment du mal à accepter ton absence, mais j’entends encore tous les jours ta voix me réconforter: « ma petite chérie, ce n’est pas grave tout ça, N’est-ce pas !?

Pour finir, ce qui me réconforte le plus, c’est la conviction que tu n’es pas seul car tu as rejoint ton meilleur ami, en l’occurrence notre fils IDI alias Didibre Warzanbanga, et je vous imagine bien dans vos longues et interminables discussions, toi disant : « IDI on les laisse dans leur mic-mac là-bas, Abou bolo yen no! O té wa?» Et IDI de répondre : « Tout à fait, Papa ! ». Chers parents, beaux-parents, voisins, amis (es) du Mali et d’ailleurs, camarades de lutte, sympathisants,… Je vous dis merci du plus profond de mon âme pour votre soutien et votre présence à nos côtés durant cette période si éprouvante. Vous m’avez encore prouvé que je peux compter sur chacun de vous dans le meilleur comme dans le pire moment. Du jeudi 26 Août 2021 (date de sa mise sous mandat de dépôt) à ce jour, j’ai été honorée et réconfortée par vos Douas, vos propos aimables et vos témoignages élogieux à l’endroit de Soumeylou. Je m’en souviendrai et je vous en saurais gré ! Qu’Allahou SWT accepte vos Douas en ce mois béni du Ramadan. Qu’IL accueille SBM dans son immense paradis. Qu’Il lui fasse miséricorde en ce Vendredi saint qui coïncide avec le quarantième jour de son départ. Amine Yarabi ! Soumeylou Boubeye Maiga, à jamais dans nos cœurs ! Fait à Bamako, le vendredi 29 avril 2022
MAIGA GOGO DENNE GUINDO, Son épouse