La Commission éthiopienne des droits de l’Homme (CEDH) a accusé dimanche les forces armées éthiopiennes d’être responsables de la mort d’un homme brûlé vif dans le nord-ouest du pays, dont le calvaire a fait l’objet d’une vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
Les autorités éthiopiennes avaient annoncé samedi l’ouverture d’une enquête après la publication de cette vidéo d’un homme sans défense incendié par un groupe d’hommes, dont certains portent un uniforme de l’armée éthiopienne, qui l’insultent en amharique, la langue officielle en Ethiopie.
La CEDH, organisme indépendant mais rattaché au gouvernement éthiopien, a affirmé dimanche que la victime était un Tigréen qui a été « brulé vif (…) avec la participation de forces de sécurité de l’Etat et d’autres personnes ».
L’affaire s’est déroulée le 3 mars dans le nord-ouest de l’Ethiopie, dans la région de Benishangul Gumuz, qui borde le Soudan et le Soudan du Sud.
Selon la Commission, une attaque la veille avait fait une vingtaine de morts dans la région. Les forces de l’ordre avaient alors arrêté et abattu par balles huit Tigréens suspects d’avoir mené cette attaque.
« Les corps des victimes ont été emmenés dans un bois voisin pour y être brûlés », affirme un communiqué de la CEDH, citant des témoins oculaires.
« C’est alors qu’un homme d’origine tigréenne soupçonné d’avoir eu des contacts avec les agresseurs présumés a été arrêté et jeté (dans le feu) avec les morts », ajoute la Commission.
« Ceux qui étaient présents à ce moment sont des soldats de l’armée éthiopienne, des forces de police de la région Amhara et des forces de police de la région Sud », précise la CEDH en appelant à l’ouverture d’une procédure criminelle.
La vidéo n’a pas pu être authentifiée et contrôlée de manière indépendante par l’AFP et rien n’indique précisément qu’elle soit liée au conflit qui touche le nord de l’Ethiopie depuis décembre 2020, entre rebelles tigréens et forces fédérales éthiopiennes.
Ce conflit dans le nord de l’Ethiopie a fait des milliers de victimes et les deux camps ont déjà été à plusieurs reprises accusés de diverses violations des droits de l’homme et d’une longue liste d’atrocités.
Selon les Nations unies, plus de deux millions de personnes ont perdu leur foyer et plus de neuf millions ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence en conséquence du conflit.
Afp