Après avoir prêté serment le 16 février devant le Conseil constitutionnel du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auteur d’un coup d’Etat le 24 janvier, a de nouveau été investi mercredi président, au lendemain de l’adoption d’une charte de la transition.
Le nouvel homme fort du Burkina, en treillis de combat et béret rouge, n’a pas prononcé de discours lors de cette sobre cérémonie devant les représentants des corps constitués, de l’armée, du corps diplomatique et des « forces vives » du pays.
Cette investiture est intervenue après l’adoption mardi d’une charte de la transition, élaborée lors d’assises nationales en concertation entre la junte au pouvoir et les « forces vives » comprenant partis, syndicats, organisations de la société civile, de la jeunesse, des femmes et des personnes déplacées par les attaques jihadistes qui frappent le Burkina Faso depuis 2015.
La période de transition avant un retour à l’ordre constitutionnel a été fixée à trois ans, selon cette charte signée par le lieutenant-colonel Damiba, qui lui interdit de se présenter aux élections prévues à la fin de la transition.
Une interdiction qui s’applique également au président de l’organe législatif de 71 membres qui va être mis en place pendant la transition.
La charte prévoit en outre la formation d’un gouvernement de 25 membres dirigé par un Premier ministre civil.
L’investiture s’est tenue dans la même salle que celle où se tient depuis octobre 2021 le procès des assassins présumés en 1987 de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara.
Pour la circonstance, le procès interrompu le 8 février qui devait rependre mardi, ne reprendra que jeudi.
Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré qui n’a pas réussi à endiguer la violence jihadiste: dans le sillage du Mali et du Niger, celle-ci a fait depuis sept ans au Burkina quelque 2.000 morts et plus d’1,5 million de déplacés.
Afp