Face au tribunal militaire de Ouagadougou, le général Gilbert Diendéré a soutenu avoir organisé une réunion entre les hommes chargés de la sécurité du président Thomas Sankara et le capitaine Blaise Compaoré le 15 octobre 1987. Mais le sergent-chef Hyacinthe Kafando n’a pas pris part à cette rencontre. Quelques heures plus tard, des hommes de la garde rapprochée de Blaise Compaoré tirent sur le président Thomas Sankara et ses compagnons. Impossible d’entendre Hyacinthe Kafando dans cette affaire : il a fui le pays depuis 2015. Et ce, selon le général Diendéré, avec le soutien de Yacouba Isaac Zida, l’ex-Premier ministre sous la transition.
Au Burkina Faso, au procès des présumés assassins du président Thomas Sankara et de ses collaborateurs le 15 octobre 1987, depuis le début des interrogatoires des accusés, c’est le nom de Hyacinthe Kafando, sergent-chef au moment des faits, qui revient.
Pendant l’instruction du dossier Sankara, le juge avait délivré une convocation pour entendre l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, qui était encore au Burkina Faso. Mais l’ex-patron de la sécurité du capitaine Blaise Compaoré, à l’époque, ne s’était pas présenté au cabinet du juge. « Le neveu de Hyacinthe Kafando, un caporal des forces armées, m’avait informé qu’il y avait une convocation du juge contre son oncle », soutient le général Gilbert Diendéré à la barre.
Des gendarmes aux trousses…
Selon l’ex-chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, c’est le général Yacouba Isaac Zida, alors Premier ministre sous la transition, qui aurait suggéré à Hyacinthe Kafando de ne pas répondre à la convocation du 22 juin 2015. « Yacouba Isaac Zida a chargé le caporal Mady Pafadnam de prévenir Hyacinthe Kafando de quitter le territoire burkinabè, car le juge d’instruction mettrait à ses trousses des gendarmes », explique le général Diendéré. C’est ainsi que le caporal Mady Pafadnam aurait conduit l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando à l’une des frontières du Burkina Faso, sans préciser laquelle.
Le général Gilbert Diendéré affirme avoir été inculpé dans cette affaire sur instruction du général Yacouba Isaac Zida, qui lui avait pourtant promis qu’il ne serait pas inquiété.
Source: Rfi