Les forces de plusieurs pays de la région sont déployées au Cabo Delgado pour aider Maputo à lutter contre l’insurrection islamistes des shebabs. Près de trois mois après son déploiement dans la région, l’armée rwandaise a emmené un groupe de journalistes visiter les zones qu’elle a reprises aux jihadistes avec les forces mozambicaines.
« Ça ce sont des mitrailleuses, et là il y a des lance-roquettes ». Le colonel Ronald Rwivanga, porte-parole de l’armée rwandaise, montre aux journalistes des armes prises aux jihadistes. « Ici nous sommes à Mocimboa da Praia, c’était un bastion des insurgés, explique-t-il. La ville a un port, donc c’était un point stratégique pour leurs voix de communication maritimes, donc pour nous c’était très important de la reprendre ».
Mocimboa da Praia, aujourd’hui véritable ville fantôme, est tombée le 8 août dernier. Ensuite, les forces mozambicaines et rwandaises se sont dirigés vers Mbau, un autre bastion des insurgés, plus au sud, repris aux mains des shebabs une dizaine de jours plus tard.
« C’est de Mbau que les leaders idéologiques des terroristes lançaient leurs opérations. Le commandant de leur aile militaire Ibn Omar vivait ici. C’est là qu’il endoctrinait les gens », détaille le major Steven Kuraba.
Aujourd’hui, les forces rwandaises et mozambicaines assurent avoir affaibli le groupe et avoir repoussé une partie des insurgés au sud de la rivière Messalo, où sont postées les forces de la SADC. Mais la situation sécuritaire reste très volatile au Cabo Delgado, selon une source humanitaire. Des questions se posent maintenant sur les raisons de cette opération rwandaise dans une zone riche en gaz et en rubis.
« Nous ne sommes pas là pour sécuriser des projets privés », a récemment déclaré le président rwandais, faisant référence au site gazier de Total dans la zone. Les présidents rwandais et mozambicain, Paul Kagame et Filipe Nyusi, ont en tout cas signé vendredi un accord de coopération dans les secteurs du commerce et de l’investissement.
Source: Rfi