Six jours après la décision du président Kaïs Saïed de limoger le chef du gouvernement et de suspendre le travail du Parlement, la première formation politique du pays, Ennahdha, appelle à un dialogue national mais tente aussi de faire pression, via une campagne médiatique, pour que le président revienne sur ses décisions.
Au siège du parti islamo-conservateur, Ennahdha, le calme règne ce jeudi 29 juillet, malgré les chambardements des derniers jours. Ali Larrayedh est le vice-président du parti et l’ancien chef du gouvernement en 2013, durant une crise politique aigüe qui l’avait poussé à démissionner du gouvernement. Il revient sur les échecs d’Ennahdha, qui cristallise aujourd’hui le mécontentement populaire…
« Je reconnais que nous avons donné beaucoup plus de priorité à la politique, à la démocratie je veux dire et à la liberté, admet-il, et nous n’avons pas beaucoup travaillé sur les questions économiques et sociales. il y a eu beaucoup de lutte, beaucoup de problèmes. »
« Revenir au vote »
La ligne officielle est le dialogue, mais le ton monte actuellement face au manque de réponse. « Nous actualisons notre stratégie toujours et nous ne sommes pas tout seul, poursuitAli Larrayedh. Plus les jours passent, plus il y a des gens qui vont dire oui à la Constitution, oui la démocratie, oui à la liberté, non à l’accumulation de tous les pouvoirs. »
Chez les jeunes du parti, Maha Somrani, 27 ans défend plutôt des élections anticipées : « Nous sommes arrivés au Parlement avec notre majorité, via les urnes, donc pour nous, ce serait naturel de revenir au vote, cela permettrait à tout le monde de s’exprimer via la démocratie d’une élection »
Dans un média italien, Rached Ghannouchi, le leader du parti, a prévenu d’un chaos et de 500 000 migrants Tunisiens débarquant sur les côtes italiennes, selon ses mots, si le Président ne revenait pas sur ses décisions. Une stratégie d’apaisement qui commence à s’effriter.
Source: Rfi