Lors de leur rencontre ce mardi 27 juillet, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les deux hommes ont abordé des sujet liés à la réconciliation nationale et ont appelé les Ivoiriens à rompre avec le passé. Ce rendez-vous était très attendu de la scène politique ivoirienne qui n’a pas manqué de réagir, mais aussi des populations.
Si les différentes formations politiques se félicitent de l’appel au dialogue commun des présidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, elles rappellent également avoir toujours soutenu cette démarche.
Côté PDCI, le conseiller à la direction exécutive Guy Tressia se réjouit de cette rencontre, qu’il voit comme « le début de la vraie réconciliation » souhaitée par le chef du parti et ancien président Henri Konan Bédié. « Nous attendons désormais qu’ils se réunissent tous les trois afin de mettre en place un cadre permanent et inclusif du dialogue », a-t-il ajouté, tout en précisant que les équipes respectives d’Alassane Ouattara et de Konan Bédié sont toujours en contact.
« un acte fort »
Sur les réseaux sociaux, Pascal Affi N’Guessan, président du FPI dit officiel, et toujours en froid avec Laurent Gbagbo, écrit avec satisfaction que « l’esprit de dialogue n’est désormais plus perçu comme un renoncement à ses convictions ». Joint par RFI, son secrétaire général Issiaka Sangaré rappelle que M. Affi N’Guessan avait déjà engagé un long processus de réconciliation auprès des autorités et demandé bien avant l’ancien président la libération des prisonniers de la crise post-électorale de 2011.
Dans une vidéo, Charles Blé Goudé, toujours en attente de son passeport aux Pays-Bas, voit « un acte fort » dans les embrassades et sourires du duo Ouattara-Gbagbo. L’ex-général de la rue invite les populations « à accompagner cet élan nouveau indiqué par les deux principaux protagonistes » du violent épisode de 2011, et réclame des réparations morales et matérielles pour les victimes.
« Rencontre bienvenue »
Pour sa part, Guillaume Soro, toujours en exil, applaudit une « rencontre bienvenue ». Par la voix de son conseiller en communication Moussa Touré, il appelle « à sortir de la logique tripartite Ouattara-Bédié-Gbagbo qui fait beaucoup de mal à la Côte d’Ivoire depuis 30 ans. »
Mais les politiques ne sont pas le seuls à avoir réagi à cette rencontre cordiale entre adversaires politiques. Du coté de la société civile, l’attentisme est de rigueur. Mamadou Soromidjo Coulibaly est le président du conseil d’administration de la Fédération nationale des victimes de la crise en Côte d’Ivoire (FENAVIPELCI, qui couvre les violences commises depuis 1993). Joint par RFI, il salue cette rencontre et l’image donnée par Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, mais espère qu’à l’occasion d’une prochaine rencontre, les trois grands leaders politiques du pays (en incluant Henri Konan Bedié) demanderont pardon aux Ivoiriens.
On attend des actes, parce que lorsque les actes seront posés, ça va nous donner une force pour qu’on puisse commencer à faire le lobbying et le plaidoyer
On attend des actes, parce que lorsque les actes seront posés, ça va nous donner une force pour qu’on puisse commencer à faire le lobbying et le plaidoyer. Aujourd’hui, les victimes sont prêtes à pardonner. La preuve, Laurent Gbagbo est rentré (…) Donc nous ne voulons pas que ça soit une réconciliation de façade. donc mois je crois qu’il faut faire confiance aux autorités et que l’on trouve vraiment un terrain d’entente dans lequel tout le monde va se retrouver. Il faut que chacun mette son orgueil de côté, et pense aussi aux intérêts de la nation. mais tant que chaque ivoirien, ou chaque politique pensera à son intérêt personnel, cela nous emmènera toujours dans le gouffre.
Source: Rfi