À Genève, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté mardi une résolution sur la situation dans le Tigré, en Éthiopie, se disant « profondément préoccupé » par la situation et demandant notamment un retrait des troupes érythréennes hors du pays, les accusant d’« exacerber le conflit ». Mais même s’il salue la coopération entre l’Éthiopie et l’ONU sur les crimes commis pendant la guerre, le texte n’a pas reçu l’aval des pays du bloc africain.
Par 20 voix seulement contre 14, et 13 abstentions, le Conseil des droits de l’homme a donc adopté la résolution sur l’Éthiopie âprement négociée par la Slovénie. Mais aucun pays africain représenté n’a voté pour. Et le Gabon, le Malawi, le Sénégal et le Soudan se sont abstenus.
En s’abstenant systématiquement ou en votant en faveur d’une édulcoration du texte durant la session, le « bloc africain » a donc adopté les arguments de l’Éthiopie pour estimer que cette résolution n’arrangeait rien sur le terrain. Cela n’a pas empêché les 17 amendements présentés par l’Érythrée, mais aussi par la Chine et le Venezuela, d’être tous rejetés, malgré le soutien de certains pays du continent, dont notamment le Cameroun qui a servi de porte-parole.
Du reste c’est l’ambassadeur camerounais, au nom du groupe africain, qui a fait valoir le point de vue du continent. Il a notamment souligné l’importance d’attendre les enquêtes en cours des commissions des droits de l’homme de l’ONU et de l’Éthiopie, dont les conclusions conjointes doivent être rendus en août. Il a estimé que la résolution du Conseil n’était pas « constructive ».
Source: Rfi