Après dix ans d’absence, l’ancien chef de l’Etat est de retour dans son pays avec « un message de réconciliation », selon son porte-parole.
L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo arrivera le jeudi 17 juin à Abidjan par un vol commercial en provenance de Bruxelles, a annoncé son porte-parole, mercredi 9 juin. « Le président Laurent Gbagbo est attendu le 17 juin à Abidjan, il arrive par un vol de la compagnie [Brussels Airlines] à 14 heures », a déclaré Justin Katinan Koné lors d’une conférence de presse.
Absent depuis dix ans de Côte d’Ivoire, M. Gbagbo « vient pour la paix et son souhait est que tout se passe dans la paix » à l’occasion de son retour, a affirmé M. Katinan. Selon lui, l’ancien président arrive porteur « d’un message très important de réconciliation attendu par le peuple et dont l’objectif est de ressouder au maximum les liens cassés ». « Les préparatifs vont bon train » et « le gouvernement ne nous a exprimé aucune restriction, nous travaillons selon le format que nous nous sommes fixé, à savoir un accueil populaire », a-t-il souligné.
Dans la soirée, M. Gbagbo a dénoncé « l’arrachage nocturne des affiches commandées par [ses] sympathisants […] et qui visaient à informer les populations de son retour », selon un communiqué publié par son avocate, Habiba Touré. « Le président Laurent Gbagbo appelle les Ivoiriens à l’apaisement et leur demande d’aller au-delà d’un simple problème d’affichages. Il estime que le chantier de la réconciliation est bien plus important que cela. […] Il rappelle qu’il entend bien rentrer dans son pays le 17 juin 2021, et cela dans la paix et la sérénité », écrit Me Touré.
Le gouvernement veut éviter tout débordement
La décision du président Alassane Ouattara d’autoriser Laurent Gbagbo à rentrer dans son pays en lui accordant les avantages dus à son rang d’ancien chef de l’Etat a été prise après son acquittement, le 31 mars, par la Cour pénale internationale (CPI), qui le jugeait pour crimes contre l’humanité. Des négociations sur les conditions de ce retour après dix ans d’absence ont eu lieu ces dernières semaines entre le parti de M. Gbagbo et le gouvernement, qui veut éviter tout débordement au moment de l’accueil que souhaitent lui réserver ses partisans.
M. Gbagbo avait été arrêté en avril 2011 après plusieurs mois d’une crise post-électorale provoquée par son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. La crise née de ce refus a fait quelque 3 000 morts. C’est pour ces violences que M. Gbagbo avait d’abord été détenu dans le nord de la Côte d’Ivoire, puis transféré fin 2011 à La Haye, où la CPI l’a définitivement acquitté en appel le 31 mars.
Source: le Monde