Alors que la situation humanitaire reste critique au Cabo Delgado après les attaques terroristes à Palma, les moyens financiers pour venir en aide aux déplacés font défaut. Pourtant, Pemba, la capitale de cette province la plus au nord du Mozambique, continue de recevoir des déplacés qui, après un voyage semé d’embuches, cherchent du secours.
Situation critique dans l’extrême nord-est du Mozambique. Il y bientôt deux mois que la ville de Palma, dans le Cabo Delgado a été attaquée par des djihadistes. Bien que l’armée mozambicaine affirme avoir repris le contrôle de la ville, le sentiment d’insécurité persiste et l’exode continue.
Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), entre 20 000 et 30 000 personnes se cachent et il est impossible de les secourir, alors que près de 700 000 déplacés dépendent de l’aide humanitaire.
« La majorité [des réfugiés, NDLR] se trouve à Cabo Delgado dans la zone urbaine, explique Francesca Fontanini, responsable de la communication du bureau du HCR au Mozambique. Ils représentent environ 90 %. Et les autres 10 % se trouvent dans les camps de déplacés en dehors de la zone urbaine de Pemba. La situation est critique. C’est une tragédie humanitaire. Ils arrivent vraiment avec rien. Ils n’ont pas de nourriture ni d’endroit où dormir. Ils arrivent avec de gros problèmes de santé. Ils sont complètement traumatisés. »
Difficultés à mobiliser les bailleurs de fonds
La situation est d’autant plus compliqué pour les enfants ayant dû fuir et dont le parcours scolaire est interrompu. « En plus, poursuit-elle, il faut penser aux enfants, parce que les enfants ont interrompu l’école plusieurs fois et il faut penser quand même à assurer une éducation. Et un travail aussi, parce que ces gens dépendent complètement de la communauté internationale. […] 43 % des personnes venant de Palma sont des enfants non accompagnés. Donc on peut dire qu’on a quasiment la moitié de réfugiés qui sont des enfants. »
Malgré la situation, la mobilisation de fonds pour le Mozambique est difficile. Pour Francesca Fontanini, la réponse des bailleurs de fonds n’est pas suffisante : « On a un grave problème, c’est la réponse des bailleurs de fonds. Ce n’est pas suffisant. Même l’appel qu’on avait lancé aux humanitaires en décembre, pour tous les partenaires qui travaillent à Cabo Delgado, c’est financé seulement pour les 10 %. Donc s’il n’y a pas vraiment une intervention de la part de la communauté internationale, des bailleurs de fonds, c’est vraiment difficile de répondre aux besoins de cette population. »
Source: Rfi