Des violences ont éclaté à Kinshasa au stade des Martyrs ce jeudi 13 mai où devait se tenir la grande prière de l’Aïd el-Fitr. Quelques fidèles se sont affrontés avec les forces de l’ordre. Des violences engendrées des divisions au sein de la communauté islamique dans ce pays à prédominance chrétienne. Les violences ont commencé avant le début de la prière sacrée.
La tension était prévisible et la police s’y est préparée dès le matin en se déployant autour du stade des Martyrs, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa.
Comme convenu la veille avec le gouverneur de Kinshasa, la prière devait être dirigée par l’imam représentant légal Cheikh Adballah Mangala et Youssouf Djibondo qui conteste sa légitimité depuis plusieurs mois. L’affaire est devant les instances judiciaires. Mais le compromis pourrait n’avoir été que de façade car, selon des témoins, une frange des fidèles a voulu s’attaquer au Cheikh Abdallah Mangala, ce qui a poussé la police à intervenir.
Une quarantaine de blessés
Tirs de gaz lacrymogènes et quelques tirs de sommation. Un policier a été pris en étau et a été lynché par quelques fidèles en furie. Ils ont également incendié un pick-up à l’entrée du stade. Les images ont été partagées sur les réseaux sociaux. Entre tirs et bousculades entre fidèles, quelques blessés ont été enregistrés, selon le chef de la police de Kinshasa, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo.
La vice-Première ministre en charge de l’économie, qui remplace le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde en déplacement avec le président dans l’ex-Katanga, a convoqué une réunion de crise avec les autorités provinciales et les forces de sécurité. Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Patrick Muyaya a dressé le bilan de cette réunion au micro de notre envoyée spéciale Sonia Rolley.
« Une quarantaine de blessés du côté de la police principalement, huit dans un état sérieux, 11 véhicules endommagés dont une jeep totalement calcinée. Voilà le bilan que nous établissons après la réunion de crise qui a réuni le gouvernement, les autorités provinciales de la police et des autres services de sécurité. (…) A ce stade, il n’y a pas de morts. »
L’une des mesures qui a été prise est d’abord de juger en flagrance ceux qui ont été à la base de ces actes d’une violence horrible, la police a appréhendé 34 personnes et je crois que dans les jours qui viennent, ils seront déférés devant la justice pour répondre de ces actes.
Peu avant, dans la journée de jeudi, la police avait annoncé un mort dans ses rangs et les leaders musulmans eux aussi évoquaient des morts.
Source: Rfi