Fin mars, environ 180 personnes, dont des travailleurs expatriés, s’étaient retrouvées piégées dans un hôtel, à Palma, par une attaque djihadiste contre cette ville du nord-est du Mozambique.
Deux semaines après l’attaque de djihadistes à Palma, au Mozambique, les découvertes des atrocités commises se poursuivent. Ainsi, ce vendredi, on apprend que douze corps décapités ont été découverts près de l’hôtel Amarula à Palma, dans le nord-est du Mozambique, après la sanglante attaque djihadiste qui a fait des dizaines de morts, selon l’armée et une source sécuritaire.
« Il y avait 12 corps, tous décapités, un de mes hommes était là », a déclaré vendredi Lionel Dyck, patron d’une société militaire privée sud-africaine, Dyck Advisory Group, qui renforçait les troupes mozambicaines dans la lutte contre les djihadistes dans la province pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado.
Le commandant des opérations militaires à Palma, Chongo Vidigal, a affirmé qu’une équipe de médecins légistes se rendait sur place pour identifier les corps. « C’est urgent », a-t-il précisé à la télévision publique, « les corps sont en état de décomposition ». Le 24 mars, des groupes armés ont lancé un raid minutieusement préparé sur la ville portuaire de 75 000 habitants, à seulement quelques kilomètres du méga projet gazier du groupe français Total sur la péninsule d’Afungi.
Une province terrorisée depuis trois ans
Environ 180 personnes, dont des étrangers, sont allées se réfugier à l’hôtel Amarula, un des principaux lieux d’hébergement de la ville, sur la route de l’aéroport. Assaillis par les rebelles, qui ont encerclé l’hôtel, ils sont restés piégés pendant plus de 48 heures.
Des tentatives d’évacuation par hélicoptère ont échoué sous les tirs nourris des rebelles. Le 26 mars en fin d’après-midi, une évacuation par convoi de voitures a tourné au drame. À peine sorti de l’hôtel, le convoi est tombé dans une embuscade : sept pick-ups sur 17 ont réussi à sortir de la zone des combats. Au moins sept personnes ont été tuées, plus d’une soixantaine portée disparue.
Depuis plus de trois ans, des combattants islamistes terrorisent cette province majoritairement musulmane à la frontière avec la Tanzanie, en exerçant une violence spectaculaire, pratiquant viols, décapitations et incendiant des villages, pour marquer les esprits. Officiellement, des dizaines de civils, policiers et militaires ont été tuées dans le raid contre Palma. Mais le bilan réel, sans doute plus lourd, n’est pas encore connu. L’ONG Acled recensait déjà 2 600 morts avant cette dernière attaque, dont la moitié de civils. Quelque 700 000 personnes ont été forcées à quitter leur foyer en raison des violences dans la région, selon l’ONU.
Après que des dizaines de Mozambicains, pour la plupart adolescents, ont été décapitées par des djihadistes affiliés à l’Etat islamique le 7 novembre, Emmanuel Macron avait réagi. « Des barbares détournent une religion de paix pour semer la terreur : le terrorisme islamiste est une menace internationale qui appelle une réponse internationale », avait écrit, sur Twitter, le président français.
Source: Le Parisien