Premières tensions entre la présidence de Felix Tshisekedi et la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui a, dans son message publié lundi, rappelé la nécessité pour le gouvernement en formation de « tout mettre en œuvre » pour organiser les élections dans les délais, en 2023. Une déclaration des évêques catholiques qui a attiré l’ire de la direction de communication du président. Le ton est ferme face aux prélats, souvent critiques acerbes de différents régimes qui se sont succédés dans le pays.
Economie, sécurité ou encore situation socio-politique… Comme de routine, les évêques ont abordé plusieurs points mais c’est le débat sur la tenue prochaine des élections qui a choqué les communicateurs du chef de l’Etat.
En soulevant la question dans leur premier message de l’an 2021, réplique la présidence congolaise, « il y a lieu de s’interroger sur la raison du scepticisme des évêques dans la mesure où le moindre soupçon de “glissement du mandat” n’a jamais effleuré l’esprit de Félix Tshisekedi ».
Les évêques ont tenu des discours « aux senteurs politiques, des accointances avec des officines obscures », répond la présidence face à un message, selon elle, « digne d’un activisme insurrectionnel » qui « atteste des attitudes partisanes contraires » au statut social des évêques.
Les communicateurs du président congolais qualifient l’appel des évêques d’immixtion « simplement ahurissante, voire provocante pour des pères spirituels mués, pour le besoin de la cause, en politiques engagés au détriment de leurs brebis livrés à eux-mêmes ». Publiée sur la page Facebook officielle de la présidence, et beaucoup relayée dans la presse locale, la réaction ne fait pas l’unanimité dans l’entourage du chef de l’État.
Certains conseillers du président affichent leurs désaccords quant au caractère méprisant du contenu. Kasongo Mwema Yamba Yamba, le porte-parole du président, rappelle de son côté que Felix Tshisekedi s’est lui-même positionné, dès l’an dernier, en faisant de l’organisation des élections dans les délais, l’une des priorités de son quinquennat.
Et cela, même si beaucoup d’experts craignent que le retard observé dans l’installation du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et des réformes électorales nécessaires au processus, ne conduise effectivement à un report.
Source: Rfi