Le principal opposant au Niger, Amadou Hama, accusé par le pouvoir d’être à l’origine des troubles qui ont suivi la proclamation des résultats de la présidentielle, a passé « sa première nuit » dans les locaux de la police, a indiqué samedi à l’AFP un des ses proches.
Vendredi, M. Hama s’était rendu lui-même à la police judiciaire en compagnie de son avocat.
« Hama Amadou a passé sa première nuit à la police judiciaire (…) où il a été placé en garde à vue hier » a expliqué la même source, précisant » qu’il est auditionné en lien avec des propos tenus pendant la campagne électorale ».
Des manifestations se sont poursuivies vendredi en début de soirée dans au moins deux quartiers dans la périphérie de la capitale, a constaté l’AFP.
Jeudi, le ministre nigérien de l’Intérieur, Alkache Alhada, a accusé Amadou Hama d’être l’instigateur des violences ayant suivi la proclamation des résultats provisoires du second tour de la présidentielle du 21 février, donnant la victoire au candidat du pouvoir Mohamed Bazoum face à celui de l’opposition, Mahamane Ousmane.
M. Hama, qui n’a pas pu se présenter à la présidentielle en raison d’une condamnation en justice, avait apporté son soutien à Ousmane.
Pendant la campagne électorale, il a attaqué les origines arabes de M. Bazoum en des propos parfois très véhéments pouvant être passibles, selon plusieurs sources proches du pouvoir, de poursuites pénales.
M. Alkache a accusé M. Amadou de vouloir « arriver au pouvoir » en « mettant le feu » au Niger.
La victoire de Mohamed Bazoum avec 55,7% des voix, selon les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a été contestée par Mahamane Ousmane qui s’est lui-même proclamé vainqueur avec 50,3% des voix.
Dès la proclamation des résultats mardi soir, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Niamey, plusieurs pillages et destructions de biens publics et privés ont été commis.
Ces troubles se sont poursuivis pendant deux jours, faisant deux morts et plusieurs blessés, selon les autorités.
Jeudi, le domicile à Niamey du correspondant de Radio France Internationale (RFI), Moussa Kaka, a été vandalisé et en partie détruit.
Source: La Minute Info