PARIS (© 2020 Afriquinfos)- L’arrestation de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver (Canada), suivie quelques jours plus tard par la détention en Chine de deux Canadiens accusés d’espionnage, avait provoqué une grave crise diplomatique entre Pékin et Ottawa, qui perdure depuis. Récemment, les conditions de détention de la directrice financière de Huawei ont été discutées en vue d’un assouplissement, qui pourrait marquer le début d’une procédure de relaxation.
L’année 2021 pourrait signer la fin de l’Affaire Meng, si le Canada accepte de reconnaître que la détention de cette dernière et la demande d’extradition vers les États-Unis depuis 2018 relèvent strictement du domaine politique.
Plusieurs éditoriaux nord-américains ont au cours des derniers mois profité de l’affaire dans une stratégie de diabolisation de la Chine, non seulement vis-à-vis de ses relations avec l’Amérique du Nord, mais aussi de son identité en tant que compétitrice de l’économie américaine et de son positionnement au sein des relations internationales. Le cas de Mme Meng a particulièrement souffert de ces informations.
Toutefois, l’Afrique doit rester sourde à ces tirs croisés entre les deux superpuissances chinoise et américaine. La politique a, dans la guerre commerciale sino-américaine, pris le dessus sur l’économie, un tournant dans les relations internationales que l’Afrique ne doit pas prendre afin de préserver ses partenariats, ses investissements étrangers et ses opportunités de croissance. Dans le contexte actuel, Zone de libre-échange continental africain (ZLECAf) mise en œuvre depuis le 1er janvier 2021, représente pour le continent un nouveau départ. Immerger dans les affaires sino-américaines ne ferait qu’entraver le commerce africain. Alors que la reprise de la croissance de +2,7% en Afrique subsaharienne a été annoncée par la Banque Mondiale – une croissance qui doit se fonder sur la coopération sino-africaine et la saisie de tous les avantages commerciaux en sa faveur.
Dans le cadre de cet accord de libre-échange, les atouts du numériques apportés par la Chine, et Huawei entre autres, permettraient une plus grande fluidité du commerce intra-africain à travers une application des règles commerciales simplifiée par les nouvelles technologies de l’information. Si les pays africains souhaitent transformer la ZLECAf en catalyseur tant attendu
pour la relance économique, ils doivent considérer toutes les parties prenantes, et se détourner des considérations politiques qui polluent ses perspectives d’avenir.