L’armée éthiopienne affirme se rapprocher de la « phase finale » de l’offensive lancée le 4 novembre contre la région dissidente du Tigré par le Premier ministre Abiy Ahmed, et promet qu’il n’y aura « aucune pitié ». Présenté comme une opération éclair, le conflit menace cependant de s’enliser…
« La guerre est l’incarnation de l’enfer pour tous ceux qui y participent. Je suis passé par là et j’en suis revenu. » Le 10 décembre 2019, à Oslo, Abiy Ahmed entame son discours de lauréat du prix Nobel de la paix par le récit – poignant – de son expérience d’opérateur radio sur le front de Badme, pendant la guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée, en 1998. « Il y a ceux qui n’ont jamais vu la guerre, mais qui la glorifient. Ils n’ont pas vu la peur, la fatigue et la destruction, poursuit-il devant l’auditoire. Ils n’ont pas non plus ressenti le triste vide de la guerre après le carnage. »
Le Premier ministre éthiopien s’éclipsera ensuite sans un mot pour les journalistes, évitant opportunément les questions qui fâchent – sur les violences intercommunautaires qui, déjà, gagnent déjà le pays ou sur la menace d’un report des élections – et qui auraient pu tempérer l’optimisme soulevé par son allocution.