En RDC, Félix Tshisekedi s’adressera à la Nation ce vendredi. La réunion du conseil des ministres qui était prévue ce jour a été reportée. La tension est encore vive entre le Cap pour le Changement, sa plateforme, et le Front Commun pour le Congo, le regroupement politique de son prédécesseur et allié Joseph Kabila. Cette tension s’est accentuée ces deux derniers jours à la suite du boycott de la cérémonie de prestation de serment de trois juges constitutionnels par le Premier ministre, le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale, tous trois membres du FCC de Joseph Kabila.
En RDC, la tension politique reste vive autour de la prestation de serment, mercredi 21 octobre, des 3 juges nommés au Conseil constitutionnel par le président Tshisekedi. La plateforme politique de son prédécesseur accuse le chef de l’État d’avoir violé la Constitution en nommant ces juges. Le FCC a convoqué la presse, hier jeudi à Kinshasa pour dénoncer une « dérive dictatoriale » et assurer qu’il s’opposera à toute initiative visant à déstabiliser les institutions et à poursuivre sa lutte pour la restauration de la démocratie.
… ayant librement opté pour une coalition dans l’intérêt du pays, alors qu’il aurait pu choisir une cohabitation, le FCC se dit prêt à assumer ses responsabilités au regard de la confiance que le peuple souverain a investi en lui, lui octroyant la majorité à l’Assemblée nationale…
Vives tensions entre le Premier ministre et le président Tshisekedi
D’après des sources à la présidence de la République, Félix Tshisekedi est particulièrement fâché contre son Premier ministre. Il estime qu’il est très à l’écoute des mots d’ordre lancés par le FCC de Joseph Kabila. Et, cela, dit un conseiller à la présidence de la République, fragilise la cohésion de l’exécutif national.
Quelques heures avant la communication de ce vendredi, certains dans l’entourage de Félix Tshisekedi, demandent au Premier ministre de tirer les conséquences de son positionnement et de déposer sa démission et celle de son gouvernement. D’autres vont plus loin et poussent le chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée nationale.
Faux, rétorquent les proches du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, qui disent-ils, est plutôt cohérent dans ses positions. « Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre tente de désamorcer la bombe en signifiant au chef de l’Etat des problèmes de légalité dans ses dernières ordonnances », explique un conseiller de Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Ce mercredi, le chef de l’Etat et le Premier ministre ont reçu, chacun de son côté, quelques diplomates. D’après diverses sources, le message a été plutôt celui de l’apaisement. Du côté de la présidence de la République, certains conseillers rapportent qu’en dépit du développement des évènements ces derniers jours, Félix Tshisekedi n’est pas encore prêt à la rupture avec son allié Joseph Kabila et qu’il laisserait encore une chance au dialogue.
Source : rfi