Le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) a commencé à payer les journalistes, les auteurs et éditeurs de presse un droit de reprographie. Si des journalistes apprécient le concept, ils déplorent toute la lourdeur administrative pour l’obtention ce droit.
Depuis quelques semaines des journalistes et des éditeurs de presse principalement se frottent les mains, car 12 bénéficiaires du droit de reprographie se sont partagés 9 millions de FCFA.
“Le droit de reprographie est un droit qui provient du droit de reproduction en général et qui bénéficie aux auteurs et éditeurs et du domaine du livre et aussi du domaine de la presse“, explique Chantal Forgho, Directrice des affaires juridiques et de la coopération internationale du Bureau burkinabè du droit d’auteur.
Chantal Forgho, Directrice des affaires juridiques et de la coopération internationale du Bureau burkinabè du droit d’auteur, Ouagadougou, le 28 septembre 2020. (VOA/Lamine Traoré)
Pour le domaine du livre, la mesure était effective depuis 2010 mais ce n’est que cette année qu’on a pu prendre en compte les auteurs et éditeurs du domaine de la presse, explique-t-elle.
“La presse numérique aussi est concernée. On espère que d’ici là aussi on prendra en compte ceux qui créent des articles de presse dans le domaine numérique“, souligne Mme Forgho.
“Pour nous, de savoir qu’il y a une structure telle que le BBDA qui suit nos intérêts et qui suit ce que nous produisons et nous rétribuer ces droits d’auteur, nous fait énormément plaisir au-delà de ce que cette somme pourrait faire de façon pratique pour nous les journalistes“, a déclaré Issa Siguiré, journaliste aux éditions “Le Pays“, un des bénéficiaires de ce paiement.
Mais d’autres auteurs se lamentant, affirmant qu’il faut se battre pour obtenir ces droits d’auteur. Ils déplorent notamment une lourdeur administrative dans la déclaration des articles.
“Il fallait se mettre à remplir manuellement plusieurs dizaines de fiches en plus des fiches d’adhésion. C’est vrai, nous avons pu bénéficier d’un certain montant mais on ne sait pas comment cela a été fait, sur quelle base? Je me suis retrouvé pour mes productions de l’année 2019 avec moins de 150 000 francs CFA“, a déploré Ladji Bama, journaliste, rédacteur en chef du bimensuel “Courrier Confidentiel“.
Le Syndicat national des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) tout en saluant la reconnaissance de ce droit de reprographie des journalistes déplore néanmoins que le BBDA — créé depuis 1985 — continue de payer les droits des créateurs de façon aléatoire.
“Il n’existe pas un seul logiciel de comptabilisation pouvant justifier scientifiquement ce que les créateurs perçoivent. Les créateurs sont payés de façon aléatoire. Les artistes sont payés à la tête du client“, a dénoncé Almamy KJ, le secrétaire-général du syndicat de musiciens.
Source : voa afrique