Les États-Unis ont décidé de réduire de 100 millions de dollars l’aide à l’Éthiopie suite à l’entêtement d’Addis-Abeba à construire un barrage sur le Nil qui crée des tensions avec ses voisins l’Égypte et le Soudan.
L’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte ont été engagés dans une vive dispute sur le remplissage et l’exploitation du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).
«Le Département d’État a décidé de réduire l’aide» en raison de la position de l’Éthiopie sur les négociations, a déclaré une source au Congrès à Reuters par email. «Jusqu’à 100 millions de dollars environ seront affectés, dont 26 millions de dollars sont des fonds qui expirent à la fin de (l’exercice financier)», indique le courriel.
La source a déclaré qu’une grande partie du financement coupé concerne la sécurité régionale ou frontalière et la nutrition. Le ministère éthiopien des Affaires étrangères n’était pas immédiatement disponible pour commenter.
Un responsable du département d’État américain a déclaré sous couvert d’anonymat que la décision de suspendre certains financements en Éthiopie avait été déclenchée par l’inquiétude de Washington concernant la décision unilatérale de l’Éthiopie de commencer à remplir le barrage avant un accord.
Les États-Unis et l’Éthiopie sont depuis longtemps des alliés proches, travaillant souvent en tandem contre les insurgés islamistes somaliens. Mais les responsables américains ont été frustrés par l’incapacité de conclure un accord sur le barrage.
L’Éthiopie affirme que le barrage produira de l’électricité et aidera sa population à sortir de la pauvreté. Il aura une capacité installée de 6450 mégawatts – soit plus du double de la capacité actuelle de l’Éthiopie.
Aux yeux d’Addis, le GERD est la concrétisation de son projet de devenir le plus grand exportateur d’électricité d’Afrique. Mais l’Égypte dépend du Nil pour plus de 90% de son eau douce et craint que le barrage ne provoque de pénuries.
Source : voa afrique