Nommé le 30 mars 2020 par le gouverneur de la province du Sud-Kivu comme vice-président de la Commission multisectorielle de la lutte contre le Covid-19, le docteur Denis Mukwege a démissionné de son poste mercredi 10 juin.
Après deux mois de travail, Denis Mukwege pointe du doigt des faiblesses organisationnelles et de cohérence entre les différentes équipes responsables de la riposte à la pandémie dans le Sud-Kivu. Il évoque également des obstacles qui ne permettent pas à son équipe de mettre en oeuvre la stratégie qu’il avait proposée.
Le docteur Denis Mukwege souligne notamment l’impossibilité de disposer au Sud-Kivu d’un dispositif permettant de confirmer rapidement le diagnostic du Covid-19.
Il explique que le délai requis, de plus de deux semaines, pour recevoir les résultats des prélèvements envoyés à Kinshasa, a constitué un handicap majeur pour sa stratégie basée sur « tester, identifier, isoler et traiter ».
Les sources de l’équipe nationale de la riposte évoquent en plus un problème de moyens, mais annoncent que dès la semaine prochaine les résultats seront disponibles dans un délai de 24 heures pour Bukavu, le chef-lieu du Sud-Kivu.
Trop tard, estime l’équipe du médecin. La stratégie du Prix Nobel de la paix, qui était préventive, n’est plus adaptée. Mukwege dit en effet constater l’afflux de malades affectés par le coronavirus dans les hôpitaux de Bukavu.
Selon plusieurs sources, déjà la semaine dernière, l’hôpital de Panzi, que dirige Mukwege, comptait une moyenne de cinq morts par jour dus probablement, selon les mêmes sources, au coronavirus, alors que la morgue de l’hôpital ne peut accueillir que six corps.
Source: rfi