Nouvelle étape du bras de fer post-électoral en Guinée Bissau, 2 mois après le second tour de la présidentielle. Umaro Sissoco Embalo, arrivé en tête d’après les résultats provisoires contestés par son rival Domingos Simoes Pereira, a été « investi » par une partie des députés. Démarche « illégale » pour le gouvernement et le parti historique PAIGC, car le contentieux électoral n’est pas réglé. La cérémonie s’est déroulée en petit comité, dans un hôtel de la capitale.
« Tenue traditionnelle ou tenue de ville », c’est ce qui était inscrit sur les invitations. La salle de réunion de l’hôtel, surchauffée, est pleine à craquer. Plus de 600 personnes ont pris part à la cérémonie : des députés favorables à Umaro Sissoco Embalo, le chef d’état-major de l’armée, des cadres de son parti le MADEM et des formations alliées, PRS et APU dont fait partie Famata Nanki. « C’est une nouvelle indépendance pour nous ici, dit-elle, nous sommes très contents. Même si [l’investiture] est dans une rue, dans une chambre, ce qui importe est que le président soit nommé aujourd’hui. »
Dans son discours, le premier vice-président de l’Assemblée Nuno Nabiam salue une passation « pacifique » entre le président sortant José Mario Vaz, et Umaro Sissoco Embalo. Le bras levé, Umaro Sissoco Embalo prête serment avant de revêtir l’écharpe rouge-jaune-vert du président.
Et direction le palais présidentiel : Umaro Sissoco Embalo veut aller vite. Trop vite pour le PAIGC qui dénonce une tentative de « coup d’État ». Ni le président de la Cour suprême ni celui de l’Assemblée nationale n’étaient présents, aucun membre du gouvernement. Pas de chefs d’Etat étrangers non plus : mais une autre cérémonie pourrait avoir lieu « plus tard », dit-on dans l’entourage d’Umaro Sissoco Embalo.