RDC : L’Accord de Washington et l’urgence d’une nouvelle vision congolaise

Entre espoirs de paix et défis géopolitiques, la RDC doit repenser son approche

 

L’Accord de Washington, signé le 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda, marque un moment clé dans l’histoire tourmentée des relations entre les deux pays. Sous l’égide des États-Unis, cet accord pourrait ouvrir une ère de stabilité. Pourtant, derrière les apparences diplomatiques se cache une réalité plus sombre : le Congo n’a toujours pas de stratégie claire pour affronter les jeux d’influence qui déterminent son destin.

Depuis des décennies, Washington reste l’épicentre des décisions concernant la RDC. Joseph Kabila l’avait compris en 2001 lorsqu’il déclara vouloir *”remettre le Congo sur la table des décideurs”*. Une phrase révélatrice : sans une relation solide avec les États-Unis, le pays reste vulnérable. Pourtant, depuis la fin de la Guerre froide, le Congo a progressivement disparu des priorités américaines, laissant place à des manœuvres obscures, dont le spectre de la balkanisation.

La diplomatie congolaise a longtemps péché par son manque de vision. Au lieu de bâtir un réseau d’influence solide aux États-Unis, Kinshasa s’est reposée sur l’Europe, notamment la Belgique, dont l’influence réelle est limitée. Cette erreur a eu des conséquences : méfiance lors des élections de 2018, tensions économiques avec Apple, et aujourd’hui, un accord qui pourrait avantager le Rwanda dans l’exploitation des minerais congolais.

Face à ces défis, la RDC doit adopter une approche plus pragmatique. Au lieu de slogans nationalistes ou de dénonciations stériles, elle doit engager un dialogue franc avec Washington pour comprendre ses attentes. Car, au-delà des frontières, le Congo est avant tout une idée, une nation qui doit se définir par elle-même, et non par les intérêts des autres.

Alors que le pays s’apprête à célébrer le 30 juin, cette date devrait être l’occasion d’une réflexion profonde. La paix ne se construira pas avec des accords imposés, mais avec une vision claire, une unité nationale et une diplomatie audacieuse. Sans cela, les espoirs nés à Washington risquent de n’être qu’une illusion de plus.