Ce sont des combats d’une rare violence. Jeudi 19 juin, Banibangou s’est réveillée au son des détonations et des crépitements d’armes automatiques. Après de violents combats, la localité a été occupée par ses assaillants, alors que de la fumée était visible au-dessus des locaux de la préfecture pillés et incendiés avant l’arrivée de renforts.
Attribuée au groupe État islamique au Sahel actif dans cette zone, l’opération s’est révélée complexe. Venus du sud et du nord-est de Banibangou, les assaillants ont pris en étau sur deux fronts les camps de la garde nationale, la préfecture, ainsi que les positions de la gendarmerie et de l’armée.
De source sécuritaire, les positions militaires de la zone avaient été alertées de l’imminence d’une attaque, des colonnes de motos lourdement armées prenant la direction de Banibangou ayant été aperçues la veille à la frontière malienne. Cette zone avait déjà été meurtrie au début de l’année 2020 lorsque deux importants postes militaires avancés y avaient été détruits par une attaque de l’État islamique, à Chinagodar et Inates. Plus de 200 soldats avaient alors été tués.