CEMAC : une nouvelle donne sur le marché régional de la dette

Le marché des titres publics dans la zone CEMAC est en pleine mutation. Longtemps dominés par les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT) – essentiellement des banques –, ces acteurs voient leur part reculer de 15 points en 7 ans, passant de 80,8 % en 2018 à 66,1 % en mars 2025, selon la BEAC.

Cette baisse *en valeur relative* s’explique moins par un désengagement des SVT – leur encours est passé de *824 milliards à plus de 5 500 milliards FCFA* – que par *l’essor de nouveaux investisseurs. Les **institutionnels* (caisses de retraite, assureurs, fonds) détiennent aujourd’hui *près de 1 431 milliards FCFA, soit **17 % du marché, contre à peine **0,1 % en 2018. Les **particuliers, eux, pèsent désormais **2,8 %*, contre une part négligeable il y a sept ans.

Cette démocratisation du marché a été favorisée par *une plus grande transparence, la **diversification des titres* (BTA, OTA), et l’ouverture à un public plus large. C’est une **transformation structurelle qui reflète aussi un regain d’intérêt pour les titres publics comme instruments de placement.

Côté États, le Gabon se distingue : son encours de dette a bondi de 44 % en un mois, atteignant 2 508 milliards FCFA, dépassant désormais le Cameroun et talonnant le Congo, leader avec **2 524 milliards. À l’opposé, la **RCA, la **Guinée équatoriale* et le *Tchad* restent loin derrière.

Avec un encours total de *8 452 milliards FCFA, en hausse de **12 %* sur un mois, le marché de la dette CEMAC s’impose comme un levier de financement de plus en plus attractif et diversifié. Une tendance qui pourrait renforcer *la stabilité financière* de la région à long terme, à condition de maintenir *la confiance des investisseurs*.