Cette visite à Goma intervient au lendemain de la publication du rapport mensuel du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, un rapport accablant pour l’AFC/M23. Comme le mois précédent, la majorité des violations et atteintes aux droits humains enregistrées en avril sont attribuées aux groupes armés. En tête : l’AFC/M23, appuyé par l’armée rwandaise. Viennent ensuite les groupes Wazalendo, favorables au gouvernement.
Les relations entre la Monusco et l’AFC/M23 n’ont jamais été simples. Certains cadres du mouvement politico-armé continuent de considérer la Monusco comme une force belligérante vaincue, au même titre que l’armée congolaise.
Il y a deux mois, Bintou Keita dénonçait devant le Conseil de sécurité les restrictions imposées à la mission dans les zones contrôlées par l’AFC/M23, comme les barrages routiers ou l’exigence d’un préavis de 48 heures pour les convois. Mais malgré ce contexte tendu, le dialogue n’a pas été rompu.
Ces dernières semaines, certaines restrictions ont été levées à Goma et dans ses environs. La mission a pu réapprovisionner ses bases avec l’appui de ses propres escortes militaires. Cette visite est jugée importante, aussi, parce qu’elle intervient deux semaines avant le prochain briefing de Bintou Keita devant le Conseil de sécurité, prévu le 27 juin. Ce briefing sera consacré à la situation en RDC.