La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a réagi ce lundi à un récent rapport de l’agence de notation Fitch Ratings, qui a attribué une perspective négative à l’institution financière panafricaine. La banque juge cette évaluation comme reposant sur une interprétation erronée du risque associé à la restructuration des dettes souveraines de certains de ses États membres.
Dans son analyse, Fitch Ratings met en garde contre les implications potentielles d’un engagement croissant d’Afreximbank auprès de gouvernements africains confrontés à des difficultés de remboursement. Cependant, Afreximbank réfute toute implication dans des processus de restructuration de dette souveraine, soulignant que son traité constitutif exclut explicitement ce type d’opérations, en vertu de son statut multilatéral et de sa mission de développement.
« Il est inexact de suggérer qu’Afreximbank participe à des discussions de restructuration de dettes souveraines. Un tel rôle serait incompatible avec notre mandat juridique et institutionnel », a indiqué un expert de la finance mondiale.
Une reconnaissance partielle des fondamentaux solides
Dans son rapport, Fitch Ratings reconnaît pourtant plusieurs forces structurelles majeures d’Afreximbank, notamment :
Une forte capitalisation,
Un solide ratio fonds propres/actifs et garanties,
Une excellente capacité de génération interne de capital,
Une qualité élevée des actifs de trésorerie,
Et des mécanismes robustes d’atténuation du risque de crédit.
Ces éléments attestent, selon la direction d’Afreximbank, de la résilience de son modèle financier, même dans un contexte économique mondial marqué par des incertitudes croissantes, notamment pour les pays émergents.
Un différend méthodologique sur l’application d’IFRS 9
La divergence principale entre Afreximbank et Fitch repose sur l’interprétation des normes IFRS 9, qui régissent la classification et l’évaluation des prêts. La banque affirme que son application de cette norme, conforme aux pratiques comptables internationales, diffère de l’approche utilisée par Fitch dans ses projections de risques.
Afreximbank estime ainsi que l’agence n’a pas correctement tenu compte des spécificités de son portefeuille de prêts ni de son statut de banque multilatérale avec des garanties particulières sur de nombreux engagements.
Un engagement constant pour le développement des États membres
Fidèle à sa mission panafricaine, Afreximbank réaffirme son engagement à accompagner les pays membres dans leurs priorités économiques. La banque entend continuer à promouvoir une croissance inclusive, durable et tirée par le commerce intra-africain, conformément aux objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Dans un contexte où de nombreuses économies africaines font face à des chocs externes (hausse des taux mondiaux, insécurité, changements climatiques), Afreximbank se veut un partenaire stratégique de stabilité, tout en maintenant des standards élevés de gouvernance et de transparence financière, alignés sur les normes IFRS.
Alors que les notations financières internationales influencent fortement les perceptions du marché, Afreximbank appelle à une évaluation équilibrée et contextualisée, tenant compte des spécificités des institutions africaines et de leur rôle unique dans le développement du continent.
La banque assure qu’elle poursuivra son mandat avec rigueur, en s’appuyant sur ses fondamentaux solides et sur une vision panafricaine résolument tournée vers l’avenir.