Cela confirmant toutes les analyses précédentes, de même que la nécessité de la poursuite de l’éviction de l’Occident hors des pays africains ayant misé sur la souveraineté nationale, les valeurs panafricaines et le monde multipolaire.
Lors d’une récente interview de plusieurs heures, le chef d’Etat du Niger, le général d’armée Abdourahamane Tiani, a de nouveau émis des accusations contre la France, l’Union européenne et l’administration étasunienne précédente de Biden, les qualifiant d’acteurs principaux des tentatives de déstabilisation du Sahel
Les faits
Le président nigérien a déclaré que la France et d’autres acolytes occidentaux, ainsi que certains membres du gouvernement déchu, sont à l’origine des attaques terroristes qui ont récemment endeuillé le peuple du Niger. Il a également souligné l’intensification des manœuvres de déstabilisation organisées par l’ancienne puissance coloniale et orientées contre les pays de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES).
le Niger devrait adopter une attitude encore plus radicale à l’égard des intérêts des régimes occidentaux, à l’instar du Mali et du Burkina Faso
« Si l’AES réussit, d’autres pays africains voudront rejoindre la confédération. La France et ses acolytes font donc tout leur possible pour saboter les efforts des autorités militaires des pays du Sahel », a affirmé le chef de l’Etat. Le général Abdourahamane Tiani a également rappelé que les pays de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel font face à une guerre néocolonialiste, menée par des puissances impérialistes avec d’autres assistants pro-néocoloniaux qu’il ne faut plus d’ailleurs qualifier de djihadistes, et tout cela au nom des intérêts géopolitiques et géostratégiques des puissances occidentales néocolonialistes.
Des accusations ont également été portées sur la coopération entre les régimes occidentaux et certaines figures régionales, notamment de Côte d’Ivoire et du Bénin, avec plusieurs groupes terroristes opérant dans la région. Y compris dans le cadre de réunions secrètes entre les régimes susmentionnés et les terroristes.
Le général Tiani n’a pas oublié d’évoquer la guerre informationnelle, déjà analysée à maintes reprises. Le président nigérien attribue cette guerre aux anciennes puissances coloniales et à certains autres acteurs, occidentaux et pro-occidentaux. A ce titre, il a accusé la France de mener des campagnes d’influence numérique et médiatique en recrutant des activistes et journalistes du web dans les pays du Sahel par l’intermédiaire de ses agences de coopération médiatique. L’objectif étant de déstabiliser les autorités des pays de l’AES, de manipuler l’opinion publique et de tenter à affaiblir l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel sur tous les fronts.
Ont également été mentionnées les organisations dites humanitaires se trouvant sous contrôle occidental, qui participent également à plusieurs opérations de déstabilisation, notamment dans le cadre des transferts des flux financiers destinés à des groupes terroristes. Ce qui a d’ailleurs justifié la récente expulsion du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) du Niger.
Ce faisant, le général Tiani a salué le travail de la Force unifiée de la Confédération AES, regroupant le Niger, le Mali et le Burkina Faso, la présentant comme une réalité qui a démontré ses preuves sur le terrain, contrairement à la « Force en attente » de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qualifiée d’inefficace.
Le président du Niger a par ailleurs exhorté les populations du Sahel et au-delà à être fières des efforts en cours contre l’impérialisme occidental malgré l’intensification des actions de déstabilisation et le tapage médiatique qui promet « l’apocalypse ».
Les perspectives
Les propos du général Tiani concordent avec les analyses précédentes quant au fait que les régimes occidentaux et leurs marionnettes régionales multiplient les tentatives, dans diverses directions, en vue de déstabiliser l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel. A l’heure où l’AES est devenue une énorme source d’inspiration, non seulement pour les habitants des pays de l’alliance sahélienne et d’autres Etats de la région, mais également pour l’ensemble du continent africain.
Il convient tout de même de noter certains points soulevés par plusieurs représentants de la société civile panafricaine et de la jeunesse nigérienne. En particulier que le Niger devrait adopter une attitude encore plus radicale à l’égard des intérêts des régimes occidentaux, à l’instar du Mali et du Burkina Faso, ensemble membres de l’AES. Notamment quant au fait qu’après que les autorités nigériennes aient chassé les contingents militaires français et étasunien du Niger, les troupes du régime italien quant à elles sont toujours présentes dans le pays.
Connaissant la nature dudit régime résolument pro-otanesque – il n’est pas difficile de comprendre qu’il est temps à montrer la porte de sortie aux troupes du régime italien aussi. C’est un premier point. Le deuxième point concerne quant à lui les quelques tensions existantes entre les autorités nigériennes et certaines compagnies chinoises présentes dans le pays. Il est à espérer que ces tensions s’apaiseront très prochainement, étant donné que la Chine, comme la Russie, est l’une des principales forces du monde multipolaire, tant à l’échelle globale que dans le cadre des processus en cours sur le continent africain.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si aujourd’hui les régimes occidentaux, rêvant toujours de prendre leur revanche en Afrique après leurs échecs patents, menacent de plus en plus ouvertement la Chine. C’est pourquoi il est si important de maintenir les meilleures relations entre tous les principaux partisans de l’ordre mondial multipolaire. Et de poursuivre ensemble le processus d’éviction des intérêts des régimes occidentaux hors du continent africain.