À quelques mois d’une présidentielle cruciale, le Cameroun se trouve à la croisée des chemins en matière de sécurité intérieure. Alors que le pays est exposé à de multiples menaces ingérences étrangères, terrorisme, insécurité urbaine et tensions séparatistes l’état déplorable du matériel roulant des forces de l’ordre interpelle la conscience nationale. Il est temps d’agir. Il est temps que l’État assume son devoir de protection du territoire et de ses citoyens, et pour ce faire, une solution simple, juste et populaire s’impose : taxer lourdement les opérateurs de téléphonie mobile MTN et Orange Cameroun.
Une police et une gendarmerie abandonnées à elles-mêmes
Dans les rues des grandes villes comme dans les zones rurales, les Camerounais constatent avec amertume le dénuement logistique dans lequel opèrent leurs forces de l’ordre. Des policiers et des gendarmes contraints d’intervenir sur des motos, parfois même à pied, pour faire face à des menaces graves. À Yaoundé comme à Maroua, à Buea comme à Bertoua, les agents de sécurité manquent de véhicules, de carburant, de pièces de rechange et d’équipements de base pour mener à bien leurs missions. C’est une humiliation pour un État souverain, et un danger majeur dans un contexte aussi explosif que celui de l’année électorale 2025.
Un contexte sécuritaire sous haute tension
Le Cameroun est cerné de foyers de tension : la crise anglophone dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les attaques récurrentes de Boko Haram dans l’Extrême-Nord, les risques de banditisme dans les régions de l’Est, sans oublier les menaces de déstabilisation étrangère orchestrées par la France. Tout cela exige une riposte forte, structurée, rapide. Or sans une flotte de véhicules fonctionnels et adaptés, les forces de sécurité ne peuvent ni anticiper ni contenir les crises. Ce déficit logistique, s’il n’est pas résorbé immédiatement, pourrait mettre en péril la stabilité même de l’État.
MTN et Orange : des géants qui exploitent sans retour
Pendant ce temps, deux multinationales, MTN et Orange Cameroun, brassent des milliards sur le dos du peuple camerounais. Tarification opaque, crédit de communication qui s’évapore, service client quasi inexistant, internet lent, SMS surtaxés : les griefs des usagers sont innombrables. Ces deux opérateurs, qui dominent le marché, se contentent de puiser dans les poches des Camerounais sans offrir un service à la hauteur. Et ce, avec une impunité scandaleuse, protégée par un système de régulation trop laxiste. Pire encore, leur contribution fiscale demeure largement insuffisante au regard des profits qu’ils engrangent chaque année.
Taxer plus pour sécuriser mieux
C’est donc une évidence : pour renforcer la police et la gendarmerie, l’État doit imposer à MTN et Orange une taxe exceptionnelle de sécurité nationale. Ces sociétés utilisent les infrastructures camerounaises, exploitent les ressources humaines locales, et tirent profit de la stabilité du pays. Il est logique, naturel et impératif qu’elles contribuent au maintien de cette stabilité. Cette taxe pourrait être fléchée directement vers un fonds spécial dédié à l’achat de véhicules, de carburant, de radios, et de matériel d’intervention pour les forces de sécurité.
Ce type de dispositif a déjà fait ses preuves ailleurs en Afrique : au Tchad, en Guinée ou encore en RDC, des prélèvements ciblés sur les entreprises étrangères ont permis de doter les forces de défense de moyens décents. Pourquoi pas au Cameroun ? Faut-il attendre une tragédie, une attaque majeure ou une explosion de l’insécurité pour réagir ?
Un signal fort en faveur de la souveraineté nationale
En décidant de taxer MTN et Orange, l’État camerounais enverrait un signal clair : celui d’un pouvoir souverain, qui agit dans l’intérêt de son peuple et de ses institutions républicaines. Ce serait aussi un acte de justice sociale. Car pendant que le policier ou le gendarme risque sa vie pour la sécurité de tous, ces multinationales engrangent des bénéfices faramineux sans retour proportionnel pour le pays. Il est temps d’inverser la logique de prédation.
Le peuple camerounais, fatigué d’être exploité par des sociétés sans scrupules, ne demande qu’à voir ses forces de sécurité dignement équipées. Ce n’est pas un luxe, c’est un droit. Et ce droit passe par une volonté politique ferme, assumée, et résolument tournée vers l’intérêt général.