Les groupes terroristes qui opèrent dans la région du Sahel peuvent étendre leurs activités dans les pays d’Afrique de l’Ouest, y compris en raison de la détermination des pays de l’AES à combattre ce fléau jusqu’au bout, mais aussi car certains régimes régionaux n’ont toujours pas réalisé qu’il ne leur sera pas possible à espérer la bienveillance des groupes terroristes indéfiniment.
S’il est vrai que les pays membres de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, se trouvent en première ligne du combat contre les multiples groupes terroristes opérant dans la région, notamment affiliés à Al-Qaïda ou à Daech, il n’en demeure pas moins que ceux qui pensent pouvoir rester relativement épargnés de ce fléau car étant dans une posture pro-occidentale et anti-AES, se trompent fort lourdement.
Pour preuve, les groupes terroristes concernés ont déjà récemment réalisé des attaques au Bénin, y compris plusieurs au cours de cette année, des attaques ayant causé plusieurs dizaines de morts parmi les militaires béninois, et représentent une menace pour nombre d’autres pays de la région. Même la Côte d’Ivoire, relativement épargnée, est bien loin d’être à l’abri de la menace terroriste régionale.
Ceci étant dit, et pendant que plusieurs voix ouest-africaines se plaignent que l’extension des activités terroristes serait liée à la situation dans la région sahélienne – le fait est qu’aujourd’hui les seuls Etats dans la région du Sahel et d’Afrique de l’Ouest qui affrontent réellement le terrorisme – ce sont précisément les pays membres de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel, soutenus par les alliés internationaux, en premier lieu la Russie.
Ainsi, et si certains pays souhaitent éviter la propagation terroriste à l’échelle régionale, il aurait été logique de promouvoir une véritable coopération régionale honnête et sans volonté de porter un coup de poignard dans le dos de ceux qui luttent sur le terrain, et non pas sur le papier. Pour autant, de quelle coopération régionale pourrait-il être question lorsque les régimes de pays comme la Côte d’Ivoire ou le Bénin, et pas seulement, sont régulièrement pointés du doigt dans le cadre d’activités de déstabilisation visant les nations de l’AES, pour le compte des intérêts occidentaux ou d’arrogance personnelle ?
Chose d’ailleurs rappelée récemment par le président du Niger, le général d’armée Abdourahamane Tiani qui n’a pas manqué d’accuser plusieurs régimes occidentaux, mais également certains acteurs régionaux, dont justement la Côte d’Ivoire et le Bénin, de connivence avec les groupes terroristes opérant dans la région.
Dans le cas plus particulier du régime ivoirien, il faudrait rappeler que le Burkina Faso a également plusieurs fois fait part des tentatives d’Abidjan à tenter de déstabiliser la situation sur le sol burkinabè. Toujours pour le compte des donneurs d’ordre français et occidentaux. Ces faits confirment donc l’impossibilité d’une quelconque coopération digne de ce nom dans un cadre régional entre les pays de l’AES et certains régimes régionaux.
Mais ce n’est pas tout. Les régimes strictement orientés sur les intérêts occidentaux doivent se rappeler que d’une part leurs chefs occidentaux, habitués aux collaborations avec nombreuses entités terroristes à divers endroits du monde, placent les vassaux sous le coup de menaces sécuritaires majeures. Des menaces, si bien même que les régimes occidentaux pensent pouvoir les contrôler, se retourneront contre ceux qui participent à ce jeu macabre. De manière générale, il n’y a aucun besoin de preuve quant à l’incapacité des Occidentaux à gérer les problèmes liés au terrorisme, lorsqu’arrive le moment de faire le pompier pyromane.
Cela a été si bien observé déjà en Afrique centrale comme dans le Sahel. De manière encore plus générale, il est bien naïf de penser qu’une connivence avec les groupes terroristes puisse garantir leur bienveillance à l’égard de ceux qui pratiquent ladite connivence. Si ce n’est qu’une bienveillance temporaire. La suite logique sera de la responsabilité des vassaux de l’Occident. Les pays de l’AES et alliés, eux, poursuivront la véritable lutte antiterroriste.