Le président ougandais Yoweri Museveni appelle à des solutions régionales pour la crise en RDC

Yoweri Museveni a pris mercredi 28 mai les rênes du Mécanisme de suivi de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération dans la région des Grands Lacs. Le président ougandais succède pour deux ans à la tête de cette structure à son homologue burundais Évariste Ndayishimiye. À l’occasion de cette passation de témoin, Yoweri Museveni a exposé sa vision de la crise congolaise. Il a vivement critiqué la recherche de solutions à l’extérieur, et appelle à remettre l’initiative entre les mains des pays de la région.

La critique de Yoweri Museveni est à peine voilée et vise directement Félix Tshisekedi. Il rappelle l’histoire du Congo depuis l’indépendance : les problèmes ont commencé dès l’élection de Lumumba, seul à la tête d’un parti nationaliste, face à des partis régionaux.

Après son assassinat, les crises se sont enchaînées : rébellions Simba, gendarmes katangais, et autres tensions. Yoweri Museveni prend aussi l’exemple de Joseph Mobutu qu’il critique. Selon lui, l’ancien président s’est appuyé sur les armées française et marocaine, au lieu d’écouter son peuple et de résoudre les problèmes internes.

« Tant que j’ai un soutien extérieur, je ne me soucie pas des questions internes »

Il résume la formule : « Tant que j’ai un soutien extérieur, je ne me soucie pas des questions internes ». Yoweri Museveni évoque aussi le Rwanda. L’ancien président Juvenal Habyarimana avait refusé de réintégrer les réfugiés tutsis, ce qui a mené à sa chute. Et il rappelle que le général Mobutu n’a pas désarmé les FDLR, malgré les appels des pays voisins.

Yoweri Museveni insiste sur le rôle de la région : « Nous sommes des anciens habitants de cette région, pas des nouveaux venus. Nous connaissons parfaitement ces pays : Rwanda, Burundi, Est du Congo, Tanzanie, Kenya. » Pour lui, la solution est simple : il faut de la volonté politique, et moins d’ingérences étrangères. « Ce sont eux, dit Museveni, qui imprudemment encouragent les fauteurs de troubles ».