Au Mali, le djihadistes du JNIM ont attaqué le camp militaire de Dioura, tuant 41 soldats. Les assaillants ont pris le contrôle du camp, diffusé des images macabres et emporté armes et équipements. Aucun renfort n’est intervenu, ce qui a suscité des critiques sur la gestion militaire. L’armée est restée silencieuse. Deux jours plus tard, le camp de Soumpi a été ciblé par le FLA, ce qui illustre une insécurité persistante dans la région.
Le camp militaire de Dioura, dans la région de Mopti au Mali, a été violemment attaqué par les djihadistes du Jnim, groupe affilié à al-Qaïda. L’assaut, survenu le 23 mai 2025, en début d’après-midi, a causé la mort de 41 soldats maliens, dont le chef du camp et son adjoint. Le Jnim a revendiqué l’attaque et diffusé des images montrant les corps des soldats, ainsi que les armes, véhicules et documents qu’ils ont saisis.
Les Famas pris en étau
Les djihadistes ont contrôlé le camp jusque tard dans la nuit, effectuant même des allers retours le lendemain dans la ville de Dioura. Aucun renfort militaire ni appui aérien n’est intervenu, et ce n’est que deux jours plus tard qu’un détachement est arrivé sur place pour constater les dégâts.
Des sources locales dénoncent une négligence de la hiérarchie militaire malgré les alertes. Le camp de Dioura avait déjà été visé par le passé, notamment par les rebelles du FLA. L’armée malienne, de son côté, n’a pas commenté cette attaque, préférant communiquer sur une autre opération à Sofara. Le 26 mai, le camp de Soumpi, dans la région de Tombouctou, a été attaqué par des drones, cette fois revendiquée par le FLA, sans bilan vérifiable à ce stade.
L’attaque de Boulikessi et l’embuscade de Bodio
Ce n’est pas la première fois que le JNIM sème la terreur et la tourmente au sein de l’armée du Mail. Le 29 septembre 2019, le JNIM a attaqué les bases maliennes de Boulikessi et Mondoro, tuant entre 40 et 85 soldats maliens. Cette offensive, l’une des plus meurtrières pour l’armée malienne depuis 2014, a mis en évidence la vulnérabilité des forces de sécurité maliennes face à des groupes djihadistes bien organisés.
Le 6 octobre 2021, le JNIM a tendu une embuscade à un convoi militaire malien près de Bodio, dans la région de Mopti. L’attaque a fait au moins 16 morts et 10 blessés parmi les soldats maliens. Les assaillants ont utilisé des engins explosifs improvisés et des armes légères pour désorienter et neutraliser les forces maliennes. Le 17 mars 2019, le JNIM a mené un raid contre le camp militaire de Dioura, tuant 26 soldats maliens et blessant 17 autres.
Raid sur Dioura, bombardement de Bandiagara et siège de Boni
Cette attaque, revendiquée par le groupe, a démontré la capacité du JNIM à frapper des installations militaires stratégiques dans le centre du Mali. Le 13 octobre 2022, une bombe a explosé sur la route Bandiagara-Goundaka, tuant 11 civils et en blessant 53 autres. Bien que cet acte ait visé des civils, il s’inscrit dans la stratégie du JNIM de semer la terreur et de perturber les déplacements dans la région.
En juin 2024, le JNIM a intensifié son blocus de la ville de Boni, dans la région de Mopti. Ce siège, imposé depuis plusieurs mois, a gravement affecté l’économie locale et exacerbé les tensions entre les civils et les forces de sécurité maliennes, notamment en raison de soupçons de collaboration entre certains habitants et les militaires.