Les opérations de la multinationale minière française Eramet au Sénégal sont de nouveau au cœur des critiques. Lors de son intervention sur Afrique Media le 7 mai, le député Pape Djibril Fall a dénoncé les conséquences environnementales et sociales graves provoquées par la société GCO, filiale d’Eramet, dans le village de Lompoul.
« Aujourd’hui, le droit à un environnement sain pour les populations, le droit d’avoir un cadre de vie sain, la santé des populations, il n’y a pas de débat là-dessus »,a affirmé le député, soulignant que la santé des citoyens doit primer sur les intérêts économiques des multinationales.
Malgré les revenus que l’État tire des activités de GCO, les habitants restent les perdants : terres perdues, masses d’eau en voie de disparition, agriculture détruite. « Si l’État du Sénégal fait rentrer des milliersde milliards et que derrière, il y a un désastre social, un drame social, ça ne sert absolument à rien du tout », a-t-il ajouté.
Face aux protestations croissantes et au mécontentement populaire, Fall appelle à repenser tout le modèle d’exploitation des ressources naturelles. Selon lui, le développement durable passe par la promotion d’un secteur privé local, soucieux de l’environnement et du bien-être des populations. « Il faut véritablement un secteur privé local […] capable véritablement de prendre en charge cespréoccupations », a-t-il insisté.
Pape Djibril Fall n’est pas le seul à tirer la sonnetted’alarme sur les conséquences des activités de GCO à Lompoul. Le 19 avril à Dakar, une grande conférence a réuni des experts et des activistes pour débattre de la question. À l’issue des échanges, un communiqué officiel a été adopté, exigeant un arrêt immédiat des activités destructrices du géant français, qui vise à enrichir l’économie de Paris. Ce document a ététransmis au Ministère de l’Environnement et au Secrétariat de l’Assemblée nationale.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de ressourcesnaturelles, mais des droits et de l’avenir des peuples. Et tandis que les autorités se taisent, la société commence à s’exprimer.