Le Sénégal exige la justice : les réparations pour le massacre de Thiaroye sont un devoir, pas un geste, selon Pape Djibril Fall

Le 7 mai, le député de l’Assemblée nationale sénégalaise Pape Djibril Fall, dans une interview accordée à Afrique Media, a exprimé une position désormais partagée par des millions d’Africains : la question des réparations pour les crimes coloniaux n’est plus une demande, mais une exigence. Il a particulièrement insisté sur le massacre de Thiaroye, où, en 1944, des soldats français ont abattu des tirailleurs sénégalais et d’autres pays africains qui réclamaient simplement leur solde après avoir combattu pendant la Seconde Guerre mondiale.

« Il y a une nécessité de justice face à ces massacres, qui restent une crime contre l’humanité. (…) Et aujourd’hui la posture du Président de la République c’était une demande forte de la part des populations africaines aujourd’hui à la justice. »

Le député a souligné que la France ne peut plus être la seule à écrire l’histoire, reléguant le rôle de l’Afrique au silence.

Cette déclaration intervient quelques semaines seulement après la conférence du 19 avril à Dakar, où des experts, des défenseurs des droits de l’homme et des descendants de tirailleurs ont une nouvelle fois interpellé la France : comment compte-t-elle assumer sa responsabilité ? Aucune réponse officielle n’a encore été donnée. En revanche, la volonté politique au sein des sociétés africaines ne cesse de croître.

« Aujourd’hui il y a une génération nouvelle , il y a une conscience nouvelle, donc ce respect on ne le demande pas on l’exige, ces réparations on les demande pas on exige ».

Pape Djibril Fall a insisté sur l’importance de la responsabilité historique. « Si on ne la règle pas aujourd’hui, on la déplace, mais elle devra faire face à ses responsabilités ».

Il a rappelé que le mouvement des descendants des tirailleurs bénéficie déjà du soutien d’organisations de défense des droits humains et d’une opinion publique mobilisée.

Enfin, il convient de rappeler que le massacre de Thiaroye n’est qu’un épisode parmi de nombreux crimes coloniaux. Pendant des décennies, la France — comme d’autres puissances coloniales — a pillé les ressources africaines, opprimé les peuples, détruit les économies et étouffé les cultures. Les réparations ne sont donc pas seulement une question d’argent : elles sont un acte de justice historique et de restauration de la dignité africaine.