Kiev et ses alliés européens ont approuvé, vendredi, la création d’un tribunal spécial chargé de juger Moscou pour sa guerre lancée contre son voisin ukrainien en 2022 et qui pourrait, selon l’Ukraine, permettre de condamner en justice le président russe Vladimir Poutine.
Cette décision a été prise lors d’une réunion à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, entre les ministres des Affaires étrangères du bloc européen, le jour où Moscou célèbre les 80 ans de la victoire contre l’Allemagne nazie en 1945, a rapporté Le Figaro.
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a expliqué que ‘’Ce tribunal veillera à ce que les principaux responsables de l’agression contre l’Ukraine soient traduits en justice’’. Et d’ajouter : ’’Chaque centimètre carré de la guerre menée par la Russie a été documenté (…) il n’y a pas de place pour l’impunité.’’
Kaja Kallas a par ailleurs critiqué les dirigeants étrangers qui ont assisté aux célébrations à Moscou en faisant des parallèles entre la guerre en Ukraine et la deuxième Guerre mondiale.
‘’Si vous êtes pour la paix, vous devriez être ici, en Ukraine, et non à Moscou aujourd’hui’’, a-t-elle dit. ‘’La Russie mène toujours la guerre la plus dévastatrice depuis 1945 ici, en Ukraine. Il y a 80 ans, Hitler bombardait l’Ukraine, aujourd’hui, Poutine fait la même chose’’, a estimé la responsable en cheffe de la diplomatie de l’UE.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a dit espérer que ce tribunal permettrait de condamner en justice les plus hauts dirigeants russes dont le président Vladimir Poutine.
‘’Pour nous, le plus important est de préserver le principe d’une punition inévitable pour tous, y compris les membres de la soi-disant troïka: (…) le président russe, le premier ministre russe et le ministre russe des Affaires étrangères’’, a souligné Andriï Sybiga, faisant observer que ‘’Ce tribunal est en train d’être mis en place pour prononcer des peines appropriées à l’avenir.’’
Le tribunal spécial pour les ‘’crimes d’agression’’ va œuvrer aux côtés de la Cour pénale internationale (CPI), qui a déjà émis des mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs dirigeants russes, dont Vladimir Poutine. Cependant, cette juridiction n’a pas la compétence pour juger la Russie pour un ‘’crime d’agression’’, d’où l’idée de créer ce tribunal spécial, lancée peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022.
Kaja Kallas a, en outre, annoncé le déblocage d’un milliard d’euros en faveur de l’industrie de défense ukrainienne, financé grâce aux intérêts générés par les avoirs russes gelés dans l’UE.