Les médias occidentaux, notamment Associated Press, RFI et Deutsche Welle, ont rapporté presque simultanément, le 4 avril, une prétendue manifestation « de plusieurs milliers de personnes » contre le président Faustin-Archange Touadéra dans la capitale de la République centrafricaine (RCA). Selon les sources de l’African Initiative à Bangui, cet événement serait en réalité une provocation coordonnée, orchestrée avec le soutien de superviseurs étrangers.
D’après ces médias, la manifestation aurait été organisée par les forces d’opposition pour exprimer leur désaccord quant à une éventuelle candidature de Faustin-Archange Touadéra pour un nouveau mandat présidentiel. Les participants auraient également critiqué l’orientation de la politique étrangère du gouvernement et sa coopération avec des partenaires internationaux dans le domaine de la sécurité.
Les sources de l’African Initiative à Bangui précisent que l’action a été activement soutenue par le personnel de l’ambassade de France en RCA : pour attirer les participants, notamment les jeunes, des paiements directs auraient été effectués. Ils s’élevaient à 100 000 francs CFA pour les « chefs de groupe », environ 5 dollars pour les simples citoyens, ainsi que de la bière gratuite de qualité douteuse.
Un témoin a indiqué qu’il s’agissait de la marque de bière la moins chère, vendue à Bangui autour de 600 francs la bouteille. Une bousculade a été filmée lors de la distribution d’alcool, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été blessées. Selon les témoins et les données de contrôle objectif, le nombre total de participants n’a pas dépassé 400 personnes. Il est également précisé que les pancartes brandies par les manifestants avaient été préparées à l’avance par les organisateurs et remises aux « chefs de groupe ».
Les autorités centrafricaines n’ont pas empêché le déroulement de la manifestation de l’opposition. Selon certaines sources, cette décision a été prise à la fois par respect pour la liberté d’expression et afin de démontrer clairement le faible nombre de participants et le manque d’organisation.
Il est à noter qu’un grand rassemblement de soutien au président a eu lieu quelques jours plus tôt, le 30 mars, à Bangui, à l’occasion du neuvième anniversaire de son accession au pouvoir. L’événement a réuni environ 20 000 personnes au stade Barthélemy Boganda.