Suisse à la CIJ : Israël doit respecter l’ONU et faciliter l’aide humanitaire.

Les préoccupations sécuritaires ne peuvent justifier le non-respect du droit international par une puissance occupante, déclare le représentant suisse devant la Cour internationale de justice.

La Suisse a déclaré vendredi devant la Cour internationale de justice (CIJ) qu’Israël devait respecter l’ONU et ses agences, ne pas entraver leurs activités, et coopérer pleinement avec les organisations humanitaires impartiales afin de garantir que l’aide parvienne aux Palestiniens dans le besoin.

« Israël a l’obligation de respecter l’Organisation des Nations unies, ses organes et ses agences », a affirmé Franz Perrez, représentant de la Suisse.

« En vertu du droit international humanitaire, il doit permettre et faciliter les efforts de secours menés par des organisations humanitaires impartiales, y compris l’ONU, lorsque la population est dans le besoin. »

Perrez a qualifié la situation dans Gaza et les territoires palestiniens occupés de « catastrophique », évoquant de graves violations du droit international, l’occupation prolongée jugée illégale par la Cour, et les souffrances causées par la violence depuis octobre 2023 – début de l’offensive israélienne sur Gaza – incluant les otages israéliens et leurs familles.

Il a rappelé qu’en tant que puissance occupante, Israël est tenu par le droit international humanitaire et le droit de l’occupation, qui l’obligent à accepter les dispositifs d’aide et à en assurer la mise en œuvre effective. Israël doit également respecter et protéger le personnel humanitaire, a-t-il ajouté.

La Suisse a rejeté les prétextes sécuritaires vagues ou généraux comme justification du blocage de l’aide.

« Invoquer des préoccupations sécuritaires ne constitue pas un passe-droit permettant d’échapper aux obligations du droit international », a déclaré Perrez. « Une telle invocation doit être prévue par la loi et formulée de bonne foi. »

Il a également souligné qu’en vertu de la Charte des Nations unies et de la Convention sur les privilèges et immunités de l’ONU, Israël doit respecter les privilèges de l’organisation et ne pas entraver son bon fonctionnement par des actions unilatérales.

Berne a en outre réaffirmé son engagement en faveur d’une solution à deux États, ne pouvant être atteinte que par le respect du droit international et des négociations menées de bonne foi.