Centrafrique: Touadéra annonce un dialogue avec l’opposition à quelques mois de la présidentielle

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra (ici le 30 mars 2022) a reçu la délégation des représentants des Brics, à Bangui le 11 avril 2023. © Barbara Debout / AFP

À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en décembre, les autorités centrafricaines annoncent l’ouverture d’un dialogue politique avec l’opposition. Une initiative saluée avec prudence par le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), qui reste méfiant quant aux intentions réelles du pouvoir.

Le climat politique en Centrafrique s’anime à l’approche de la présidentielle. Ce week-end, le conseiller spécial du président Faustin-Archange Touadéra, Fidèle Gouandjika, a confirmé à RFI l’intention du pouvoir d’engager un dialogue avec l’opposition. Une annonce qui intervient alors que les tensions restent vives autour de la perspective d’un éventuel troisième mandat pour le chef de l’État.

Ce projet de dialogue, déjà esquissé par le président Touadéra le 30 mars dernier lors du quatrième anniversaire de son deuxième mandat, vise officiellement à « consolider la paix par le dialogue ». Il avait alors tendu la main au Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), appelant à l’unité pour préserver la stabilité du pays.

Le conseiller présidentiel a précisé que des membres du gouvernement ainsi que d’autres institutions républicaines seront mobilisés pour organiser ce dialogue. « Nous attendons du BRDC les points qu’ils souhaiteront aborder », a confié Fidèle Gouandjika, ouvrant la porte à des discussions concrètes.

L’opposition reste prudente

Mais du côté de l’opposition, la prudence est de mise. Le BRDC, par la voix de son coordinateur Me Crépin Mboli Goumba, s’est dit disposé à rencontrer le président « à n’importe quel moment », tout en dénonçant une opération de communication dictée par les pressions internationales. Il demande un « calendrier clair et précis » pour engager un dialogue véritable, fondé sur une volonté commune de compromis.

Dans ce climat encore tendu, l’opposition a maintenu l’organisation d’une nouvelle manifestation prévue pour le 31 mai, après avoir obtenu l’autorisation de la marche du 4 avril. Un geste perçu comme un signe d’ouverture de la part du chef de l’État, qui avait désavoué son ministre de l’Intérieur ayant initialement interdit l’événement.