Le Royaume-Uni allouera 120 millions de livres (plus de 140 millions d’euros) supplémentaires à l’aide humanitaire au Soudan. C’est ce qu’indique un communiqué du ministère britannique des Affaires étrangères, diffusé à la veille de la conférence internationale sur le Soudan, qui se tiendra à Londres le 15 avril.
Ces fonds serviront à fournir de la nourriture et des médicaments à plus de 650.000 Soudanais. Le communiqué rappelle que le Soudan est confronté à la pire crise humanitaire de son histoire, 30 millions d’habitants du pays ayant désespérément besoin d’une aide humanitaire, dont plus de 12 millions sont des personnes déplacées. Le 17 novembre, le ministère britannique a annoncé un programme d’aide de 113 millions de livres sterling (près de 132 millions d’euros) pour le Soudan.
Soutenue par l’Union africaine, l’Union européenne, l’Allemagne et la France, la conférence de Londres, qui se tient au niveau des ministres des Affaires étrangères, marque le deuxième anniversaire du début du conflit au Soudan. Parmi les participants figurent des représentants de l’Arabie saoudite, du Canada, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, des États-Unis, de l’Éthiopie, du Kenya, de la Norvège, de l’Ouganda, du Qatar, de la Suisse, du Soudan du Sud, du Tchad, de la Turquie, de la Ligue arabe et de l’ONU.
Les organisateurs n’ont pas invité de représentants des principales parties en conflit, à savoir les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide (FSR). Selon le Guardian, cette décision a été prise dans l’espoir de parvenir à la paix par le biais d’un consensus entre les acteurs extérieurs, en les persuadant d’influencer les belligérants.
La crise au Soudan s’est intensifiée en avril 2023, sur fond de rivalité entre le président du Conseil de souveraineté, organe dirigeant transitoire du pays, et commandant en chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, et le chef des FSR, Mohammed Hamdan Dagalo. Le cœur de leur désaccord porte sur les modalités et le calendrier de l’unification des forces armées, ainsi que sur l’identité de celui qui doit occuper la fonction de commandant en chef: un militaire de carrière, option défendue par M. al-Burhan, ou un président civil élu, solution prônée par M. Dagalo.
Le 15 avril 2023, des combats ont éclaté entre les FSR et l’armée à Merowe et Khartoum, avant de s’étendre rapidement à d’autres régions du Soudan. Le conflit a déjà fait des milliers de morts et des dizaines de milliers de blessés.