La suspension par les États-Unis du financement des programmes internationaux et bilatéraux a frappé le système de santé publique d’au moins 70 pays. Cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait face à un déficit de 600 millions de dollars (plus de 527 millions d’euros) et est contrainte de réduire son budget de 21% pour les deux années à venir. C’est ce qu’a fait savoir le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Il est intervenu lors d’une réunion des ambassadeurs des pays francophones, consacrée à l’organisation de la 78e Assemblée mondiale de la santé, qui se tiendra en mai à Genève. Le texte de l’intervention a été publié par le service de presse de l’OMS.
La décision de Washington de se retirer de l’organisation “a été un choc” pour l’OMS, a avoué M. Ghebreyesus.
“Cette année, nous sommes confrontés à un écart de revenus de 600 millions de dollars, a-t-il détaillé. À cet égard, nous avons proposé aux États membres un budget réduit de 4,2 milliards de dollars pour l’exercice biennal entre 2026 et 2027, soit 21% de moins que le budget initialement proposé de 5,3 milliards de dollars”.
Comme cela a été précisé par le directeur général, “cela signifie qu’il est actuellement indispensable de réduire le nombre de professionnels et l’ampleur du travail”. D’après lui, plusieurs États “ont déjà pris des mesures visant à revoir leur budget, réduire les coûts, réaffecter des fonds et mobiliser des ressources” dans le domaine de la santé.
Le 21 janvier, le président américain Donald Trump a signé un décret retirant les États-Unis de l’OMS, en expliquant cette décision par des investissements disproportionnés par rapport aux autres pays. Le 27 février, Washington a effectivement suspendu les activités de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui allouait un montant important pour financer les organisations internationales.
